Les assureurs-vie, prochaines victimes de la crise Le scénario catastrophe

dans le pire des scénarios, un krach boursier est possible.
Dans le pire des scénarios, un krach boursier est possible. © Peace Tree Studios - Fotolia.com

La relative fragilité des groupes d'assurance et d'assurance-vie fait peser un risque majeur sur l'économie. Un risque à la hauteur des sommes engagées à travers le monde dans ce produit financier : en 2007, selon le réassureur Swiss RE, les assureurs-vie ont collecté pas moins de 4 061 milliards de dollars de primes. En France, on le rappelle, l'encours total à mars 2009 s'élève à 1 158 milliards d'euros.

Le scénario catastrophe et redouté est le suivant. D'abord, la faillite d'un ou de plusieurs acteurs de l'assurance-vie. Celle-ci, outre qu'elle lèserait des dizaines de milliers de clients (les fonds de garantie n'étant pas dimensionnés), pourrait entraîner une perte de confiance des épargnants. Ces derniers s'empresseraient alors de récupérer les sommes déposées dans leur assurance-vie -les Américains parlent de "Run on the bank".

Or, les compagnies d'assurance n'ont pas à disposition suffisamment de trésorerie pour répondre à une demande massive, puisque les sommes investies par les clients sont placées dans des fonds, eux-mêmes composés d'obligations d'Etat et d'entreprises, d'actions, et enfin d'un peu de cash. Sur le second semestre 2008, on constatait sur les fonds euros (privilégiés par les épargnants parce que garantis par les assureurs) la répartition moyenne suivante : 63% d'obligations, 16% d'actions, 12% d'immobilier et 9% de trésorerie. En plus de cette trésorerie, les assureurs disposent aussi de leur provision pour participation aux excédents (une réserve formée à partir des bénéfices de l'exercice précédent).

Pour disposer de liquidités, les assureurs n'auraient alors pas d'autre choix que de vendre les actions détenues dans un premier temps, et, dans un second temps, si cela s'avérait insuffisant, d'en faire de même avec les obligations. Une vente massive de titres dont il ne pourrait découler qu'une baisse généralisée et brutale des cours. Bref, un krach boursier, touchant même les plus grandes entreprises qui se verraient de plus privées de leur capacité d'endettement via les obligations pour se développer.