Charles Milhaud (Ex-président des Caisses d'épargne) Natixis ? "Un manque de réaction de la part des dirigeants"

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Charles Milhaud. © T. Grogny

Dans votre livre, vous attribuez les déboires de Natixis au management. C'est pourtant vous qui l'aviez déterminé avec les Banques populaires...

Charles Milhaud. Lorsque je détermine fin 2006 le management, on est à une situation donnée. Et si vous reprenez les comptes à la fin du premier semestre 2007, ils sont très positifs et largement dans le cadre du business plan. Et puis patatras, il se passe ce qui se passe avec les subprimes et il y a tout un effet en cascade. C'est là que l'on voit véritablement les dirigeants. Philippe Dupont et Dominique Ferrero, mais ils ne sont pas les seuls, ne voient pas à quel point la crise est forte. Ils anticipent un redressement dès le premier trimestre 2008. J'étais quant à moi beaucoup plus pessimiste. C'est incontestable, je pense qu'il y a eu un manque de réaction de leur part.

Mais était-il nécessaire de racheter Nexity au plus haut du cycle de l'immobilier ?

C. M. Nous n'avons pas racheté Nexity en cash, nous avons payé par titres. A l'époque, les marchés étaient au plus haut et donc les valorisations de nos apports en titres aussi. Par la suite l'ensemble des titres a été déprécié. Rien à voir avec les acquisitions en cash fait par les Banques populaires, comme pour Foncia.

Mais alors, comment interprétez-vous la mise à l'écart des pôles immobiliers des Caisses d'épargne du nouvel ensemble BPCE ?

C. M. Ce ne sont pas les difficultés auxquelles ces structures immobilières ont été confrontées qui font qu'on les a séparées. C'est le climat qui entourait notamment le Crédit foncier. Il était tel que la séparation en deux pôles a été un facilitateur pour accélérer le processus de fusion entre les Caisses et les Banques populaires. Et c'est bien là le plus important. Maintenant c'est à François Pérol de mettre en musique toutes les marques du nouveau groupe.