Crise : rien n'a changé Les bonus ont baissé pour mieux augmenter les fixes

Après le sauvetage des banques à coup de centaines de milliards d'argent public, la colère des populations s'est focalisée sur les rémunérations des banquiers, accusés de jouer avec le feu, motivés par des bonus exorbitants aux yeux de bien des citoyens. Face à cette colère, qu'a fait Goldman Sachs en 2009 ? Elle a provisionné 17 milliards de dollars pour les bonus versés à ses employés, qui toucheront cette année-là une prime moyenne de 700 000 dollars. Et 9 millions de dollars ont été octroyés à son PDG sous forme d'actions gratuites. En 2010, ce sont 15 milliards qui ont été mis de côté pour les bonus par la banque américaine.

En France, au titre de 2010, BNP Paribas a versé 1 milliard d'euros de bonus (17% de moins qu'en 2009) soit 291 000 euros par collaborateur concerné, et Société générale 729 millions d'euros à répartir entre 3 663 collaborateurs, soit 199 000 euros en moyenne. Un chiffre là aussi en diminution.

Des baisses dues à la réforme de la rémunération des traders, qui prévoit un paiement différé dans le temps ? En quelque sorte. En fait, les banquiers ont tout simplement augmenté la partie fixe de leur salaire de 40% entre 2009 et 2010, selon Le Monde. La faute à une mauvaise transposition de la directive européenne sur le sujet, dénonce l'eurodéputé vert Pascal Canfin, la notion d'équilibre entre part fixe et variable ayant disparu dans le texte français.

bnp paribas est de loin la plus généreuse.
BNP Paribas est de loin la plus généreuse. © JDN