Crise : rien n'a changé L'endettement a explosé

Le stress (test ?) est censément le mal du siècle. Mais la dette peut au moins lui ravir le titre de plaie du moment. Au plus fort de la crise financière, la multiplication des opérations de LBO, ces achats d'entreprises par la dette, avait été mise sur le devant de la scène, tant les risques de faillite paraissaient grands en période de récession. On apprenait alors que 1 600 milliards de dollars avaient été investis de la sorte dans le monde entre 2005 et 2007 par les entreprises regroupées dans le Private equity council.

Collectivités locales, Etats, entreprises... Personne n'est épargné.

Aujourd'hui, il est devenu quasi impossible de trouver un type d'institution qui ne soit pas contaminé par le virus de l'endettement.

Les collectivités locales ? En France, 36 000 communes cumulaient 58,5 milliards d'euros de dette au 31 décembre 2010. Et la situation se dégrade aujourd'hui vu les emprunts toxiques contractés par certaines agglomérations. Aux Etats-Unis, plusieurs villes se sont déjà déclarées en faillite, écrasées par le poids de leur endettement. Dernière victime en date : Harrisburg, capitale de l'Etat de Pennsylvanie.

En 2012, la dette publique totale de la zone euro devrait s'établir à 88,7% du PIB contre 66,3% en 2007.

Les Etats ? Dépenses en hausse pour la relance et les sauvetages, recettes en baisse à cause de la croissance atone : tel est le mauvais cocktail qui a conduit à l'explosion des endettements souverains. Les Etats-Unis ont fini par perdre cet été leur triple A après la tragi-comédie du plafond de la dette. En France, l'endettement public atteint 86% du PIB. En Italie ? 120%. En Grèce : 160%. En 2012, la dette publique totale de la zone euro devrait s'établir à 88,7% du PIB contre 66,3% en 2007.

Les entreprises ? Elles ne sont pas épargnées. Dans l'Hexagone, les sociétés du Cac 40 cumulent 400 milliards d'euros de dette et leur endettement moyen, s'il est en baisse depuis 2008, reste supérieur à son niveau de 2007 : 24% contre 17% à l'époque (ratio dette nette sur capitaux propres). Aux Etats-Unis, l'encours de crédit des entreprises est reparti à la hausse depuis le 3e trimestre 2010 et s'élevait au deuxième trimestre 2011 à 11 000 milliards de dollars, soit 39% de plus que début 2005. Et les bilans des groupes sont aussi pollués par des dettes devenues à risque. L'assureur mutualiste Groupama se retrouve par exemple avec plusieurs milliards d'euros de dettes émanant des PIGS.

chiffres de la réserve fédérale américaine.
Chiffres de la Réserve fédérale américaine. © JDN