Ibanfirst devient une plate-forme de paiements pour PME

Ibanfirst devient une plate-forme de paiements pour PME Xavier Niel et trois autres family offices mettent 5 millions d'euros au capital de la start-up, anciennement FX4biz, jusqu'ici financée par son fondateur Pierre-Antoine Dusoulier.

Ibanfirst sort du bois. La société créée en 2012 sous le nom de FX4biz, qui propose aux PME des outils pour effectuer des transactions à l'étranger à moindre coût, change de nom et de modèle sous l'impulsion de son fondateur, et révèle plusieurs levées de fonds.

Pierre-Antoine Dusoulier, créateur du courtier Cambiste.com, devenu Saxo Banque après le rachat par la banque internationale danoise Saxo Bank en 2008, a créé FX4biz en parallèle et l'a financé sans pourtant y être opérationnel. En juin dernier, il a finalement quitté son poste chez Saxo Banque pour se consacrer à temps plein à Fx4biz… Et marquer un tournant pour la société.

Des services financiers à la carte, en Banking as a Service

Si FX4biz change de nom et devient Ibanfirst, c'est que son modèle évolue également. L'établissement de paiement veut devenir une  "plateforme de paiement en ligne" pour les PME. Certes, la start-up ne possède pas l'agrément bancaire et fait transiter ses flux par des partenaires. Mais à la manière de néo-banques btoc comme Revolut au Royaume-Uni, qui passe elle-aussi par des alliances avec des banques, Ibanfirst veut devenir une plateforme proposant à la carte tous les services financiers dont peuvent avoir besoin les PME. "L'offre est disponible en mode BaaS, Banking as a Service", explique Pierre-Antoine Dusoulier.

La start-up ne se contentera plus de proposer des IBAN multi-devises pour les paiements internationaux. "Ibanfirst est un compte de paiement pour les PME, qui leur permet de payer par virements en euros et d'en recevoir, décrit le CEO. Cela suffit à 99% des PME : la plupart ne recourent pas à des prêts ou à d'autres services bancaires mais sont tout de même facturées en moyenne 500 euros par an par leur banque." Le service de base d'IbanFirst, lui, sera totalement gratuit, et les PME pourront y souscrire en ligne.

Les paiements internationaux resteront l'offre phare

La société se monétisera sur des services additionnels –les siens, mais aussi ceux de partenaires du secteur fintech. "Nous proposerons bien sûr les paiements internationaux, notre cœur de métier jusqu'ici. Mais nous agrégerons aussi au fur et à mesure divers services, comme l'affacturage ou le placement de trésorerie, en choisissant des partenaires à la pointe du sujet et en prélevant des commissions." La start-up Finexkap pourrait être l'élue concernant l'affacturage, elle qui mise aussi beaucoup sur l'écosystème fintech pour grandir et a ouvert son API. IbanFirst lancera aussi une carte bancaire, à termes, payante et en option. Par contre, les PME devront se passer de chéquiers…

Grâce à l'historique de Fx4biz, IbanFirst compte déjà plus de 1 000 clients. En 2015, la société a enregistré 600 000 transactions pour un volume d'un milliard d'euros, et a engrangé 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires. "Nous sommes quasiment rentables sur le business de transferts à l'international, sur lequel les marges sont importantes, mais nous allons désormais beaucoup investir pour faire d'Ibanfirst une plateforme de paiements, décrit Pierre-Antoine Dusoulier."

Depuis la création de la société, le fondateur y a injecté cinq millions d'euros. Ibanfirst vient par ailleurs de boucler une  levée de fonds de cinq millions auprès de Xavier Niel et trois autres family offices. "Nous allons passer de 35 à près de 50 collaborateurs, explique le CEO. Intégrer différents systèmes coûtera cher et demandera beaucoup de ressources IT." En réunissant la crème de la fintech sur sa plateforme, Ibanfirst espère que l'écosystème boostera sa solution.

Déjà présente en Belgique et en France, IbanFirst ouvrira un bureau aux Pays-Bas en 2017. L'Italie suivra, sans qu'une date n'ait encore été fixée. "A terme, l'objectif est de se lancer aux Etats-Unis", ambitionne Pierre-Antoine Dusoulier.