Levée de fonds : les secrets d'un mariage réussi avec ses investisseurs

Plus qu'une simple entrée au capital, les investisseurs doivent être avant tout perçus comme des partenaires à part entière, qui joueront un rôle prépondérant dans la manière dont se développera l'entreprise.

Bien souvent, lorsque l'on pense au terme de levée de fonds, la première chose qui vient à l'esprit est le montant qui s'en suit. Pourtant, le nombre de zéro sur le chèque n'est pas forcément le seul aspect crucial du processus. Le choix de l'investisseur est primordial.  Cette décision stratégique façonnera l'expansion et la pérennisation ou non de l'activité de la jeune pousse. La décision de faire appel à un investisseur doit donc être mûrement réfléchi, selon des critères bien précis.

Investisseur oui, mais partenaire avant tout

Plus qu’une simple entrée au capital, les investisseurs doivent être avant tout perçus comme des partenaires à part entière, qui joueront un rôle prépondérant dans la manière dont se développera l’entreprise. La valeur qu'ils accordent à une société et la vision qu’ils en ont, participera à sa mise en avant dans les médias ou encore la façon dont elle sera identifiée par de futurs investisseurs ou actionnaires.

Grâce à ses conseils, ses relations et son expérience, un investisseur doit pouvoir être en mesure de fournir une vision à long terme et un soutien adapté aux besoins de l’entreprise et de ses dirigeants.  Avant de se lancer dans cette relation, il est nécessaire de bien définir le profil d’investisseur que l’on entend attirer et se pencher sur les contours de la future relation que l’on souhaite construire avec lui. Tout investisseur qui participe à un tour de table aura au préalable examiné rigoureusement, en plus des chiffres, l’expérience, l'expertise et la gestion des fondateurs de la start-up. Il n'est donc que juste d’évaluer ses investisseurs avec la même rigueur.

Définir les besoins de l’entreprise pour choisir le bon profil

Avoir à l’esprit que le ou les investisseurs sélectionnés deviendront des partenaires dans la durée, est une caractéristique indispensable. Des partenaires qui prendront le parti pris de la start-up et qui veilleront à ce qu’elle obtienne les ressources humaines et financières indispensables à son expansion. Il est donc essentiel d'établir une relation solide et significative dans le but de construire un partenariat durable et profitable.  

Comme pour le choix d'un partenaire commercial, la dynamique interpersonnelle joue un rôle fondamental. Cette alchimie est souvent attribuée à une adéquation ou à une appréciation de l’identité, de la culture mais aussi de la vision de ses potentiels investisseurs.  Ainsi, il est important de commencer à établir des relations avec des investisseurs potentiels dès que possible et prendre le temps de sélectionner des profils qui correspondent à ses attentes. De cette relation découle notamment l’implication des partenaires et leur engagement envers l’entreprise qu’ils accompagnent.

Examiner le profil d’un investisseur ou encore la taille du portefeuille clients sont également des facteurs importants. Un portefeuille composé d’un trop grand nombre d'entreprises peut signifier que le suivi et l’accompagnement prodigués peuvent être dénués de personnalisation. Rentre alors en jeu la dimension des experts mis à contribution. Un investisseur avec un grand nombre de clients doit se prévaloir d’une équipe d’experts renforcée et la développer pour ainsi augmenter ses capacités de recherche, d’accompagnement et de suivi.

L’investisseur doit justifier d’une expertise solide

Le second critère sur lequel évaluer un potentiel partenaire financier repose sur son expertise et l’étendue de ses compétences dans le domaine concerné. Une jeune pousse attend d'un investisseur qu’il fournisse des conseils éclairés, basés sur des données spécifiques à l’entreprise, mais également d’avoir à ses côtés une institution ayant déjà expérimenté ses méthodes, fait ses preuves et obtenu des résultats.

Pour une levée de fonds, la qualité d’un investisseur tient selon des résultats tangibles, autrement dit ses performances passées ou encore les entreprises qui composent son palmarès. Par ailleurs, l’identification de ses co-investisseurs, présents ou passés, constitue un second indicateur de performance. En tant que partenaire, un investisseur doit être en mesure de justifier d’un bon réseau, facilitant ainsi la mise en relation avec d'autres investisseurs de suivi ou partenaires stratégiques potentiels.

Enfin, il est nécessaire de s’attarder sur la gestion du fond d’investissement lui-même. Plusieurs facteurs peuvent faire pencher la balance : les décisions sont-elles prises à la majorité, par consensus ou par veto ? Ou encore quels sont les délais décisionnaires ? Quand on connaît l’importance du rôle que jouera son futur partenaire, quelques questions s’imposent afin de s’assurer de l’adéquation entre le fonctionnement de l’investisseur et de l’entreprise.

L’accord : répondre aux attentes des différentes parties prenantes

Mettre la mainmise sur le bon investisseur n’est pas l’étape fatidique du processus. Rentre alors en compte la négociation de l’accord et de ces principes. Il faut établir un contrat équitable, réaliste et en adéquation avec les ambitions de l’entreprise, pour structurer la relation avec ses futurs partenaires. Il est de coutume pour certains investisseurs de mettre en place des clauses de performance en vertu desquelles une partie du capital mis à disposition sera débloqué une fois les objectifs prédéfinis atteints. Mécanisme d’incitation à la performance qui doit être en adéquation avec les capacités de l’entreprise et la stratégie d’investissement.

Créer une entreprise est à la fois une aventure entrepreneuriale et humaine qui se rattache à ses fondateurs. Conserver une certaine autonomie permet ainsi de garder le contrôle de l’entreprise tout en veillant à respecter les intérêts des investisseurs et ceux des fondateurs. L’instauration d’un conseil d’administration représente alors un bon compromis. Ce dernier doit cependant être structuré pour répondre aux attentes des investisseurs et des fondateurs sans ralentir la prise de décision opérationnelle, ni même permettre un transfert du pouvoir illégitime en faveur de l’une ou l’autre des parties.