Les assureurs-vie, prochaines victimes de la crise Un produit phare en France

Les assureurs-vie le répètent à chaque occasion et ils n'ont pas tort : l'assurance-vie est l'un des produits préférés des Français. Malgré la crise, les dépôts sur les contrats d'assurance-vie n'ont jamais cessé. Malgré une baisse de la collecte en 2008, peut-être la pire année de l'assurance-vie française, l'encours en France s'élève à mars 2009 à 1 158 milliards d'euros, soit 1,4% de plus qu'il y a un an et 6,4% de plus qu'il y a deux ans. Et depuis le début de l'année 2009, la collecte repart à la hausse : 4,8 milliards en mars, contre 3,6 milliards un an auparavant, 3,9 milliards en février et 5,6 milliards en janvier.

"Produit d'épargne préféré" n'est vraiment pas une vaine expression. C'est l'année dernière le placement qui a récolté le plus de fonds dans l'Hexagone avec le Livret A et celui qui, toujours avec le livret jaune, est en tête des intentions de placement en 2009, selon un sondage CSA. S'il fallait une dernière preuve : la France est tout simplement le deuxième marché de l'assurance-vie en Europe, derrière la Grande-Bretagne, sachant que plus de 40% des cotisations d'assurance-vie au monde sont versées en Europe.

Le directeur financier de CNP Assurance s'est félicité lors d'une conférence "d'un très fort retour aux produits d'épargne". Ne nous y trompons pas, l'assurance-vie est bien perçue comme un produit d'épargne où mettre à l'abri ses économies, et non comme un moyen de gonfler ses finances grâce au marché. Et cela d'autant plus fortement en cette période de crise. Les versements sur les supports euros, qui comprennent peu d'actions mais un maximum d'obligations d'Etats et de grandes entreprises, sont en hausse de 10% sur un an depuis le début de l'année, alors que les dépôts sur les supports unité de compte, davantage composés d'actions, sont en baisse de 34%.