Faillite, krachs, nationalisations : la crise financière s'étend Des prêts hypothécaires aux faillites boursières : la titrisation diffuse la crise

Si, à partir du dégonflement de la bulle immobilière américaine, la crise se transforme en crise bancaire, la faute en revient en partie à l'imagination du monde de la finance.

En effet, les crédits à risques, comme les subprimes émis par les organismes de financement hypothécaires ont été titrisés et adossés à d'autres actifs, plus ou moins risqués. Ces structures s'appellent des CDO ou "collaterized debt obligations".

Ces regroupements de dettes éparses ont ensuite été cédés par leur émetteur, comme peuvent être cédées les actions d'une entreprise. Résultat : les émetteurs des crédits immobiliers à risque se sont dégagés de tout risque de non remboursement et ont transféré ce risque aux organismes fianciers qui s'échangeaient les CDO, souvent dans un but de placement financier. Au fur et à mesure des échanges, le contenu des CDO a perdu peu à peu de sa visibilité. Et lorsque les dettes qu'ils contenaient se sont massivement dégradées, faute de remboursement des emprunteurs, les CDO ont soudain perdu beaucoup de leur valeur.

Pire, pour investir sur le marché des CDO certains organismes financiers ont créé des SIV (structured investments vehicles) qui  n'étaient pas contraints de respecter les règles habituelles de prudence du secteur bancaire notamment en matière de fonds propres. Du coup, les risques pris sur le marché des CDO devenaient importants et, lorsqu'à partir de la crise des subprimes, les CDO ont perdu de leur valeur, le système s'est grippé.

Les CDO perdant de leur valeur, les SIV doivent accepter des pertes d'autant plus importantes que leurs investissements dans les CDO avaient été réalisés avec un fort effet de levier, c'est-à-dire qu'ils achetaient les CDO "à crédit". Les banques à l'origine de ces SIV ont alors été appelées à la rescousse pour mettre la main au porte-monnaie. Les pertes des SIV sont alors consolidées dans les comptes des banques, dégradant leurs performances.

Entre juillet et décembre 2007, les 7 SIV de Citibank ont vu leurs actifs fondre de 87 à 49 milliards de dollars. La banque a alors annoncé qu'elle devait les renflouer de 7,2 milliards de dollars. Comme Citibank, de nombreuses institutions financières ont été touchées par les difficultés rencontrées par leurs SIV.