Plan Paulson de sauvetage de la finance mondiale Que peut-il arriver en cas d'échec ?

en moyenne, les etats qui ont dû traverser une crise financière ont dépensé en
En moyenne, les Etats qui ont dû traverser une crise financière ont dépensé en tout 16% de leurs recettes fiscales. Ils ont récupéré 3% de leurs dépenses après la crise. Et, en moyenne, la crise a coûté 20% de leur PIB. © JDN

Si le plan TARP devait échouer, quelles seraient les autres options ? Que pourraient faire les autorités ? Quelles seraient les conséquences pour les épargnants ? Le Fonds monétaire international a publié au début du mois d'octobre une étude de 42 crises bancaires et financières et des moyens utilisés pour les résoudre. Détails.

 Les gouvernements pourraient injecter des fonds directement dans les banques - Sur 42 crises financières, cela s'est produit 12 fois. C'est plus que le rachat d'actifs toxiques qui n'a été utilisé que 7 fois. L'injection directe de capitaux permet de stabiliser les banques en leur fournissant des liquidités qu'elles peuvent utiliser directement et rapidement, contrairement aux rachats d'actifs qui demandent une logistique et nécessitent donc plus de temps avant d'entrer en action.

 Nationaliser en partie les banques - Cela s'est produit dans 10 crises sur 42. Dans ce cas, le gouvernement achète des actions des banques, soit préférentielles, soit classiques. Cela lui accorde un droit de vote lors des conseils d'administration et lui permet de contrôler plus directement les hauts dirigeants de l'entreprise. C'est ce qu'essaie de faire le gouvernement britannique.

 Interdire les retraits sur les comptes bancaires - Cela ne s'est produit que dans 5 crises sur 42. En moyenne, le gel des avoirs des clients a duré 40 mois. L'objectif dans ce cas est d'éviter des retraits massifs de la part des épargnants, le fameux "bank run" qui met au tapis la totalité des établissements financiers. Problème pour les épargnants : dans certains cas, entre le gel des avoirs et le dégel, la monnaie peut être dévaluée. Dans ce dernier cas, les pertes vont de 0 à 50% des actifs.

 Imposer une fermeture temporaire des banques - Cela ne s'est produit que dans 4 cas sur 42 et la fermeture a duré en moyenne 4,7 jours, soit une semaine. A nouveau, l'objectif est d'éviter le "bank run", le retrait massif de liquidités. Si cette mesure n'est pas suivie d'un gel des avoirs, elle est en général sans douleur pour les épargnants.

 Les Etats pourraient garantir les avoirs - Cela s'est produit dans 22 cas sur 42. Mais attention, la garantie des avoirs ne signifie pas absences de pertes mais une garantie minimale. Dans 51% des cas, la garantie a tout de même provoqué des pertes pour les épargnants. D'autre part, la garantie des avoirs est le plus souvent utilisée dans des crises très localisées géographiquement. En cas de crise mondiale, elle perd son sens. Sauf à accepter une faillite générale de la totalité des Etats. Une remise à zéro du compteur en quelque sorte.

 Fermer volontairement des banques - Plutôt que de laisser des brebis galeuses parasiter le marché interbancaire, l'une des solutions consiste à les fermer, tout en protégeant l'intégralité des épargnants. Cela s'est passé dans 2 cas sur 3. Et c'est peut-être aussi ce qui a poussé les autorités américaines à laisser tomber Lehman Brothers, constatant l'arrêt cardiaque de la banque. En moyenne, lors des précédentes crises, 8% des établissements ont été fermés. Si ce sont les "bons" établissements qui sont fermés (c'est-à-dire les brebis galeuses), cela peut permettre au marché de retrouver de la confiance et de repartir.