Pompe à chaleur : les raisons de son succès L'activité explose

En 2002, précisément 12 400 pompes à chaleur (Pac) ont été vendues et installées en France. En 2008, 152 510. Soit une progression de 1 130% en six ans, dont l'essentiel s'est réalisé de 2005 à 2008. Entre les deux dates, une hausse de 500% des volumes. De quoi faire aujourd'hui de l'Hexagone le premier pays européen en terme de ventes nouvelles par an.

Une envolée impressionnante dont ont largement profité nombre de PME françaises et étrangères, installateurs comme fabricants. Parmi ces derniers, le japonais Daikin, l'un des spécialistes mondiaux de la pompe à chaleur et numéro 1 en France. Entre 2000 et 2008, le chiffre d'affaires de la filiale française a grimpé de 324% à 377 millions d'euros. Autre fabricant : le français Technibel. Son chiffre d'affaires en 2000 ? 33,8 millions d'euros. En 2008 ? 67,7 millions d'euros, soit une progression de 100%. "Aujourd'hui, les Pac représentent 50% de notre chiffre d'affaires", confie David Bonnet, directeur des ventes de la société. Il y a dix ans, cela se limitait à 6%. David Bonnet estime que "5 à 6 marques se partagent 80% du marché".

Chez le célèbre fabricant d'appareils de chauffage De Dietrich, on n'a donc pas eu d'autre choix que de s'y mettre en 2006, en sous-traitant en Asie. Mais les premiers modèles fabriqués sur le site alsacien sont prévus pour juin. La société se réserve le haut de gamme, explique le chef de produit Pac Laurent Kempenich.

Les fabricants ne sont pas les seuls à se frotter les mains, les installateurs peuvent aussi se féliciter de cette manne. "Désormais, 70% des maisons neuves sont chauffées à l'électricité, dont 30% via des pompes à chaleurs", rappelle Emmanuel Laurentin, patron de la société du même nom et spécialisée dans l'installation de pompes à chaleur (plus de 40% du chiffre d'affaires). Autre motif de satisfaction : les objectifs du Grenelle de l'environnement. Celui-ci a fixé un plancher pour 2020 : 23% de l'énergie totale produite en France d'origine renouvelable. L'Association française pour les pompes à chaleur a calculé que cela correspond à un besoin de 2,9 millions de Pac supplémentaires.