Les salariés français rattrapés par la crise La chute de l'intérim, mauvais présage pour l'emploi

La tendance à la baisse du recours à l'intérim est perceptible depuis le mois de mars, mais s'est largement amplifiée depuis la rentrée. Après un recul de 9,9 % en septembre par rapport à l'année précédente, le nombre de personnes occupant un emploi intérimaire a chuté de 14 % en octobre sur la même période. Sur les 10 premiers mois de l'année, le recours à l'intérim est ainsi en baisse de 5,7% par rapport à la même période de l'année précédente, explique la fédération des entreprises de l'intérim (Prisme). Pour son délégué général, François Roux, la situation va encore s'aggraver : "Nous enregistrons une baisse de 17% sur les deux premières semaines de novembre, soit une perte de 100 000 emplois". Le bâtiment, l'automobile et le transport/logistique sont les secteurs les plus touchés.

"L'emploi intérimaire ne profite pas de la crise, prévient François Roux. Au contraire, c'est quand ça va bien que les entreprises embauchent des intérimaires. Bons ou mauvais, les chiffres de l'intérim en France se répercutent sur l'emploi en général six semaines à deux mois après". L'ampleur de la crise dépasse de beaucoup celle de 2001-2004, où la baisse n'avait été que de 1 à 2%. Mais elle n'est pas inédite : "En 1992 et 1993, on avait une baisse de 18 à 19%", témoigne François Roux. Cette fois-ci, le secteur doit en plus faire face à la concurrence des heures supplémentaires exonérées. Leur nombre a certes reculé de 13% au mois d'août, mais il s'agit d'un effet saisonnier.