Ces bombes à retardements qui menacent l'économie mondiale Les impôts ne rentrent plus, les dettes s'envolent

Aux Etats-Unis, le ralentissement économique pèse déjà sur les finances publiques. D'après une étude du Center on Budget and Policy Priorities, les recettes fiscales des états fédéraux au troisième trimestre 2008 sont inférieures de 0,9% en moyenne à ce qu'elles étaient un an auparavant. Corrigé de l'inflation, ce manque à gagner atteint même 5,9%. C'est avant tout la chute de la consommation qui alimente cette brusque dégradation des rentrées fiscales. Les taxes à l'achat ont ainsi chuté de plus de 7% sur un an.

Ce qui est vrai pour les états l'est aussi pour les villes et les coupes budgétaires se multiplient. A New York, frappée par la crise de Wall Street, le maire a annoncé 3 000 suppressions d'emploi, la fermeture de casernes de pompiers et de dispensaires médicaux. Un peu partout dans le pays, des hausses d'impôts viennent combler des recettes en baisse.

De ce côté-ci de l'Atlantique, les rentrées fiscales se tassent aussi. Le ministre des Comptes publics, Eric Woerth, a revu à la mi-novembre à la baisse les recettes de l'Etat de 2 milliards d'euros pour 2008. Le déficit budgétaire est réévalué de 2,7 à 2,9% du PIB et devrait atteindre 3,1% en 2008.

Les villes, départements et régions de l'Hexagone découvrent parfois un risque financier supplémentaire. Certains gestionnaires des deniers publics ont eu recours à des emprunts à taux variables qui se révèlent aujourd'hui extrêmement coûteux. C'est notamment le cas de la Seine-Saint-Denis.