Ils ont créé leur entreprise en Inde Kevin Muller mise sur le high-tech haut de gamme

Kevin Muller n'est pas prêt de quitter l'Inde. "C'est un pays unique. Encore assez fermé sur lui-même mais fier de sa culture", témoigne-t-il. Venu en Inde en 2005 pour un stage de fin d'études en informatique, Kevin s'est vu proposer un emploi par l'ambassade France qui l'employait. Mais il a préféré monter sa propre entreprise. "J'ai tout de suite vu les formidables opportunités qu'offre l'Inde". E-nova Technologies est spécialisée dans le design et le développement d'applications web et multimedia. "On trouve énormément de sociétés high-tech en Inde, mais c'est un peu tout et n'importe quoi. Les Indiens ne sont pas encore habitués aux standards réclamés par les Européens, en terme d'ergonomie ou de propreté du code source des logiciels par exemple". Kevin mise donc sur la qualité de service et vise des clients exigeants. "Nous avons par exemple conçu le logiciel de gestion des présidences de l'Union Européenne ".

E-Nova devrait plus que tripler son chiffre d'affaires en 2008 et compte déjà 20 salariés dont 13 Indiens. "Pour recruter les meilleurs éléments et lutter contre le turn-over, nous payons nos ingénieurs 2 à 3 fois plus cher que la moyenne", admet Kevin. Mais les différences culturelles demeurent : "Un jour, j'ai donné un design de site très précis à un développeur pour qu'il l'intègre dans le système. Cinq jour après, il m'a montré le site, très fier, où il avait rajouté un ganesh dieu hindou à tête d'éléphant] clignotant en page d'accueil !". Ironie du hasard, Kevin travaille actuellement sur un projet d'e-learning de la langue française (Click on french) en partenariat avec son ancienne maison de stage, l'ambassade de France. "Le Français est le deuxième langue que les Indiens veulent apprendre", note Kevin.