Ces entrepreneurs sociaux qui réussissent Le groupe Id'ées mise sur l'insertion dans un environnement concurrentiel

Avec plus de 1 000 salariés équivalent temps plein, le groupe Id'ées n'est plus une PME. Fondée en 1985, cette société bourguignonne est devenue la première entreprise d'insertion de France. Et elle tient à son statut d'entreprise privée. "C'est d'abord une manière d'être reconnu par les autres entreprises avec qui l'on travaille comme l'une des leurs, souligne Alain Bernier, le secrétaire général. Cela demande aussi de véritables exigences aux personnes en difficultés qui travaillent pour nous. Cela les prépare au salariat dans une entreprise ordinaire."

La croissance du groupe est assurée par de multiples filiales. Certaines, sur une base départementale, développent plusieurs activités : en Cote d'Or, Id'ées 21 opère dans la propreté, le transport ou encore le bâtiment. D'autres sont spécialisées, comme Id'ées Environnement, qui entretient les rivières et restaure les berges. Enfin, Id'ées Intérim propose, dans une vingtaine de départements, l'accès au travail temporaire pour les personnes en insertion. "Pédagogiquement, l'intérim apporte une vraie valeur ajoutée, celle de travailler dans des entreprises traditionnelles", explique Alain Bernier.

Sur les 35 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés en 2007, seuls 5,5 millions proviennent de fonds publics. "C'est le financement normal d'une prestation, défend Alain Bernier. Sans ces aides, on serait immanquablement en-dessus du marché, notre productivité est plus faible." Le sur-encadrement, la formation et l'absentéisme coûtent cher. Surtout, la gestion des ressources humaines sont bien différentes. "A la différence d'une entreprise classique, nous nous réjouissons lorsque nos salariés devenus compétents trouvent un emploi ailleurs", sourit Alain Bernier.