Ces entrepreneurs sociaux qui réussissent Dans sa palette, Okhra allie l'économie à la culture

okhra propose des formations autour de la couleur.
Okhra propose des formations autour de la couleur. © C. Gardonne

"Entre culture et économie, il ne faut surtout pas choisir ! C'est l'utopie de l'équilibre." Mathieu Barrois, PDG d'Okhra, assume la double identité de son entreprise. Créée en 1994, la structure installée dans une ancienne usine d'ocre du Lubéron, était d'abord une association avant de devenir une coopérative qui commercialise pigments des couleurs et autres formations tournant autour de la couleur (techniques de peinture, harmonie des couleurs...).

Okhra maintient ce grand écart entre l'économe et la culture à tous les niveaux : le patrimoine de l'usine est un lieu de production mais aussi de visite, la commercialisation d'objets (pigments, chaux...) permet aussi leur conservation, et les formations financent des projets pédagogiques et artistiques. Au total, ces trois poles d'activité génèrent un chiffre d'affaires d'un million d'euros, mais la société se contente de rester à l'équilibre.

C'est avec sa femme, Barbara, que l'aventure commence il y a une quinzaine d'année pour cet archiviste. Aujourd'hui, le couple de 46 et 45 ans est toujours dans la structure, mais ils n'en sont pas les propriétaires. "Nous avons choisi le statut de société coopérative d'intérêt collectif en raison du multi-sociétariat qu'il impose : travailleurs, usagers et collectivités doivent tous être présents au capital." Le modèle semble séduire. "Un ancien professeur de maths, qui avait suivi une formation chez nous avait été conquis, raconte Mathieur Barrois. Il est aujourd'hui devenu formateur et sociétaire de notre coopérative."