L'Italie renversée par sa dette ? Un endettement toujours plus coûteux

Tous les surendettés vous le diront : avec les prêts, il est facile de commencer, beaucoup moins de s'arrêter. Les lignes de crédit se multiplient, de seconds emprunts sont signés pour rembourser les premiers, et des troisièmes sont contractés en désespoir de cause à des taux de remboursement exorbitants.

Aujourd'hui, l'Italie se rapproche du moment où l'on signe des crédits revolving. Le 9 novembre, les taux d'intérêt à long terme ont atteint un record absolu, dépassant les 7,2%, contre 4% cinq ans plus tôt ou encore 4,7% en janvier 2011.

le 9 novembre, les taux d'intérêt à long terme ont dépassé les 7%, un record.
Le 9 novembre, les taux d'intérêt à long terme ont dépassé les 7%, un record. © JDN

Problème, cette hausse de taux augmente mécaniquement le coût de la dette. Comme les surendettés, l'Italie doit constamment emprunter pour ses dépenses courantes et pour s'acquitter de ses échéances de remboursement. Mais ce qu'elle emprunte lui est prêté à un taux de plus en plus élevé et donc avec des remboursements de plus en plus chers.

Selon l'agence de notation Fitch Ratings, une augmentation des taux de 100 points de base correspond pour l'Italie à un surcoût de remboursement équivalent à 0,2% du PIB l'année suivante. Soit la bagatelle de 3 milliards d'euros en 2011 pour une hausse de 100 points de base qui aurait eu lieu en 2010. Depuis le début de l'année, les taux longs ont grimpé de 251 points de base. La facture supplémentaire prévisible s'élèverait donc à 7,7 milliard d'euros en 2012 (si l'on se base sur le PIB 2010). Enfin, selon Le Figaro, "les analystes s'attendent à ce que le service de la dette publique (5% environ du PIB) augmente de 18 milliards d'euros en trois ans si les taux restaient ce qu'ils sont."