Sept Français qui ont monté leur boîte à Singapour Stéphanie Inserra coache les cadres dirigeants

stéphanie inserra, links human resources.
Stéphanie Inserra, Links Human Resources. © DR

Stéphanie Inserra n'est pas du genre à se décourager. "Quand j'ai voulu lancer mon activité de coaching à Singapour, tout le monde m'a dit que ça ne serait jamais accepté", se rappelle la Française de 43 ans. Il faut dire que l'Etat singapourien est devenu particulièrement restrictif sur les projets des expatriés sans apport significatif de fonds.

Mais la jeune femme a des arguments de poids à faire valoir. Directrice des ressources humaines pendant sept ans en France, elle a ensuite entamé un master en coaching pour se reconvertir dans une activité "plus en phase avec le développement humain". Elle est justement en train de finir sa formation en 2012 lorsque son mari, directeur commercial, est muté à Singapour. "Entre septembre et décembre, j'ai dû faire des allers-retours entre la France et Singapour chaque semaine", se souvient-elle.

"Ici, les gens sont beaucoup plus accessibles : je ne dois pas passer par le secrétariat pour obtenir un rendez-vous"

Dès le début 2013, elle dépose donc un dossier pour monter son "auto-entreprise". Et ça passe : le gouvernement examine son projet et le valide pour un an. "Mais dès l'an prochain, je devrai à nouveau les convaincre", anticipe-t-elle.

Avec Links Human Resources, Stephanie Inserra a d'abord un travail de coaching et d'accompagnement pour des cadres expatriés. "J'aide mes clients à formater leur CV en fonction de leur projet, à faire un bilan de compétences, à cibler les bonnes entreprises...". En complément, elle monte une filiale asiatique de l'Association pour le progrès du management (APM), qui réunit plus de 6 000 dirigeants français dans le monde pour des échanges d'expériences. "Ils cherchaient justement à s'internationaliser", explique-t-elle. A Singapour, 14 dirigeants ont déjà répondu à l'appel.

"Quand je vois ce que j'ai accompli en quelques mois, cela aurait été impensable en France", assure Stéphanie Inserra. "Ici, les gens sont beaucoup plus accessibles : je ne dois pas passer par le secrétariat pour obtenir un rendez-vous. Il y a aussi une sorte de fluidité et de dynamisme économique. A Singapour, tout semble possible", conclut-elle.