L'espace, le dernier eldorado Les produits dérivés s'adressent aux passionnés (sans le sous)
Difficile pour le quidam de débourser 250 000 euros pour passer quatre minutes en apesanteur dans une fusée. Mais certaines entreprises ont développé des offres adaptées aux fondus de spatial qui ne sont pas millionnaires. Fragments de météorites et autre nourriture d'astronaute viennent alimenter leur fascination pour le cosmos.
Un casse-croûte lyophilisé, comme celui des astronautes
La bonne chère des astronautes qui font bombance en mission est lyophilisée, vidée de son eau. Elle peut ainsi être conservée plusieurs années sans réfrigération. Placés dans la bouche, les aliments se réhydratent au contact de la salive et retrouvent (presque) leur saveur d'origine. Pour les amateurs de découvertes culinaires, La boutique spatiale vend des sachets de pêches, de fraises et même de glaces lyophilisées pour 4,99 euros pièce.
Fragments de météorites
La plus grosse vente aux enchères de météorites s'est déroulée dans les salons feutrés de la société Heritage Auction à Manhattan en 2012 : 125 fragments étaient proposés. Mais ce business n'est pas réservé aux maisons de ventes aux enchères. Sur Internet les offres de particulier à particulier se multiplient. Sur le site eBay France, plus de 1 300 pierres étaient en vente lors de la rédaction de cet article.
Le prix de ces brisures de météores s'échelonne de quelques euros à plusieurs centaines de milliers selon la taille et la provenance du fragment : les pierres venues de Mars sont plus rares que leurs cousines lunaires.
Vol parabolique en avion, pour quelques minutes d'apesanteur
Avant d'embarquer dans une fusée, les astronautes doivent maitriser leur corps en apesanteur. Ils effectuent plusieurs vols à bord d'un avion un peu spécial : l'Airbus A300 Zero G. Lorsque l'appareil effectue une parabole, ses passagers sont en apesanteur pendant quelques dizaines de secondes.
Depuis mars 2013, cette expérience unique n'est plus réservée aux spationautes : n'importe quelle personne de plus de 18 ans, disposant d'un certificat médical d'aptitude peut embarquer à bord de l'airbus A300 Zero G de la société Avico à Paris ou à Mérignac (Gironde). Les 18 paraboles, soit 5 minutes cumulées d'apesanteur, coûtent 5 980 euros.
Baptiser une étoile
Pas d'idée de cadeau pour mamie Philomène et la date de la fête des grands-mères se rapproche dangereusement... La société Global Star est là pour vous aider. Sur son site offrez-une-etoile.com, vous pouvez acheter à vos proches des "cadeaux scintillants". Vous acquerrez plus précisément le possibilité de baptiser une étoile visible à l'œil nu avec votre prénom ou celui d'un proche. Le registre Global Star, qui n'a rien d'officiel, gardera une trace de cette émouvante opération ad vitam aeternam.
Comptez 34,90 euros pour le kit étoile de base. Pour ce tarif, vous pourrez choisir la constellation de votre choix, recevoir un certificat avec le nom de votre étoile et une carte du ciel pour la repérer.
Envoyer ses cendres dans l'espace
Disperser ses cendres dans la mer, dans un fleuve ou au sommet d'une montagne est désormais dépassé (et interdit dans certains pays). La nouvelle destination à la mode pour le dernier voyage ? L'espace. L'entreprise texane Celestis est l'une des premières à s'être lancées dans ce business lucratif.
Elle propose plusieurs formules : pour 995 dollars, 1 gramme de vos cendres passe une dizaine de minutes dans l'espace en apesanteur, avant de redescendre sur Terre. Pour 4 995 dollars, une capsule contenant 1 gramme de vos restes est propulsée en orbite. Gene Roddenberry, le créateur de la série de science-fiction Star Trek, s'est laissé tenter par cet ultime périple post mortem.
Photographier les étoiles depuis un satellite
Fenêtre ouverte dans le grenier d'une maison. Un amoureux des constellations se tord le cou pour apercevoir Andromède. En vain. Son télescope produit une image floue. Rageur, il tape du pied et se demande s'il n'y aurait pas un moyen de se rapprocher des étoiles, pour mieux les observer.
Depuis le 26 septembre, la réponse est oui : financé via une campagne de crowdfunding sur Kickstarter, le projet Ardusat a permis d'envoyer dans l'espace un satellite conçu par une équipe de chercheurs. Pour 95 euros, des passionnés de photographie spatiale peuvent prendre le contrôle de l'un des appareils photo qu'il transporte pendant trois jours. Grâce à un logiciel, ils règlent la focale, l'ouverture de la lentille et tirent le portrait des étoiles d'un peu plus près.