L'espace, le dernier eldorado Le tourisme spatial vise les millionnaires

5, 4, 3, 2, 1... Go ! Le 28 avril 2001, l'homme d'affaires californien Dennis Tito devient le premier touriste spatial. Paré d'une volumineuse combinaison blanche, il embarque à bord de la mission russe Soyouz TM-32 pendant 7 jours, 22 heures et 4 minutes. Le milliardaire a payé 20 millions de dollars pour créer un symbole : le début du tourisme spatial.

l'engin spatial lynx, de l'américain xcor.
L'engin spatial Lynx, de l'américain Xcor. © Xcor

Plusieurs entreprises se sont depuis lancées dans l'aventure. Le principal défi de ce nouveau marché ? Rendre ces voyages (un peu) plus abordables en développant des vaisseaux spatiaux réutilisables. Les sociétés espèrent attirer les milliers de personnes fortunées prêtes à casser leur tirelire pour franchir la ligne de Karman (la frontière de l'espace située à 100 kilomètres du sol).

Vols "low-cost"

Virgin Galactic est un emblème de cette nouvelle conquête du cosmos. Son projet : emmener les néo-touristes à 100 kilomètres de hauteur pour observer la courbure de la Terre et vivre quatre minutes d'apesanteur. Pour y parvenir, elle développe la fusée SpaceShipTwo. Portée par un avion à 10 kilomètres du sol, la machine sera larguée dans l'atmosphère et allumera les gaz pour atteindre l'espace. 600 personnes ont déjà acheté leur billet à 250 000 dollars pièce.

Le projet accumule les retards techniques. Il est peu probable que la fusée décolle en 2014, comme le promet régulièrement le fondateur de l'entreprise, Richard Branson (qui en profite pour faire un peu de publicité aux autres sociétés de son groupe Virgin).

Objectif lune

Virgin Galactic risque de se faire doubler par l'américain Xcor, moins cher. Pour 95 000 dollars, il propose une demi-heure de voyage dans sa fusée "Lynx", qui décolle et atterrit à l'horizontale. Xcor devrait amortir rapidement son coût de développement car le vaisseau pourra effectuer quatre vols par jour.

sur son site internet, bigelow compare ses futurs modules habitables avec ceux
Sur son site Internet, Bigelow compare ses futurs modules habitables avec ceux de la station spatiale internationale. © Capture d'écran Bigelow

L'autre rêve des pionniers du secteur ? Aménager des hôtels dans l'espace. Le milliardaire Robert Bigelow, fondateur de la société Bigelow Aerospace, veut construire un complexe touristique sur la Lune. Il a demandé au gouvernement américain de créer un cadre légal pour lui permettre de lancer son projet. Depuis la fin des années 90, sa société a aussi développé des modules d'habitation gonflables qui pourront être fixés à une station spatiale commerciale.

Le lancement du premier module de test est prévu pour 2014. Mais on est loin du complexe hôtelier intergalactique. Pour certains observateurs, les sociétés spatiales font régulièrement des annonces dans les médias pour occuper le terrain, en attendant un réel décollage de leur activité. Le spatial serait même un moyen de défiscaliser pour les entreprises américaines, qui peuvent alléger leurs charges en investissant dans certains secteurs innovants.