Ces bombes à retardements qui menacent l'économie mondiale Le syndrome islandais guette le Royaume-Uni

En un mois, la livre sterling a chuté de 11% par rapport à l'euro et encore plus par rapport au dollar. La confiance dans la monnaie britannique s'effrite et certains prédisent un scénario à l'islandaise. Cet Etat s'est écroulé quand les investisseurs étrangers l'ont jugé incapable de secourir ses banques criblées de dettes libellées en devises, dans un contexte de déficit commercial lourd. Dans une proportion moindre, la Grande-Bretagne réunit exactement les mêmes symptômes : un déficit commercial important (3% du PNB) et des dettes en devises accumulées par ses banques équivalentes au triple du produit national brut (PNB).  

Ces banques disposent d'actifs en livres, mais elles excédent les avoirs de 300 milliards d'euros. Or les banques anglaises détiennent tous leurs actifs en livres. Et si la livre continue de se déprécier, la valeur des dettes sera supérieure aux avoirs, créant ainsi un foyer de pertes. L'Etat anglais s'est porté garant de ses banques mais les réserves en devises de la Banque centrale anglaise ne couvrent qu'un dixième de la dette nette en devises des banques. Pour honorer sa garantie, l'Etat va devoir se procurer des devises fortes (euro et dollar) à tout prix. Or la nervosité des marchés pourrait rendre les emprunts en livres moins attractifs. 

Les banques suisses et belges ont elles aussi des dettes supérieures au PIB de leur pays. La situation est critique pour les Suisses. Les Belges, eux, peuvent se féliciter d'avoir choisi l'euro.