Le secteur du luxe face à la crise Tous les segments touchés

Mode, maroquinerie et joaillerie

une malette louis vuitton en cours de conception.
Une malette Louis Vuitton en cours de conception. © Louis vuitton / Emmanuel Lavani

Les grands noms de la mode, souvent français, sont à la peine. Chanel a supprimé 200 CDD à la fin de l'année dernière et selon des sources syndicales prévoyait une croissance nulle de son chiffre d'affaires en 2008. Les grands groupes comme LVMH ne sont pas davantage protégés. Le propriétaire entre autres de Dior a certes vu ses ventes de mode et maroquinerie en croissance organique de 10% sur les deux premiers trimestres, mais c'est néanmoins 2 points de moins qu'un an auparavant. Louis Vuitton, autre possession du groupe de Bernard Arnault, peine lui aussi : la marque a renoncé à son projet de magasin géant à Tokyo, une tour de douze étages et 12 000 mètres carrés de vente. Enfin, le joaillier Bulgari a prévenu que ses résultats 2008 seraient inférieurs à ceux de 2007.

Vins et spiritueux

Selon les derniers chiffres connus, les ventes de Champagne sont en forte chute : -23% en volume en octobre 2008 sur un mois, -8% depuis le début de l'année. Une dégringolade qui doit cependant être nuancée : l'année 2007 avait été record, difficile de rester au même niveau. N'empêche. Chez LVMH, propriétaire de nombreux champagnes de prestige, sur les deux premiers trimestres de 2008, les vente de vins et spiritueux ont connu une croissance organique de 5%, contre 14% un an auparavant sur la même période.

Horlogerie

Le mois de novembre est "traditionnellement le plus gros mois de l'année" pour les exportations de montres suisses, selon la Fédération de l'industrie horlogère suisse. Las, en novembre 2008, la baisse des exportations a été spectaculaire : -15,3% par rapport à novembre 2007. Ce sont les exportations vers les Etats-Unis qui chutent le plus lourdement (-24,8%), suivies des exportations vers l'Italie (-19,1%) et enfin de celles vers Hong Kong (-17%). Les montres d'une valeur comprise entre 500 et 3 000 euros sont les principales victimes, avec une baisse de leurs exportations de plus de 30% sur un an.

Hôtellerie

une chambre du george v.
Une chambre du George V. © Four Seasons

L'hôtellerie française de luxe peut s'attendre à une année difficile, selon une étude fouillée du cabinet Precepta, qui table sur 1% de croissance seulement du secteur en 2009. Ce qui devrait pénaliser les hôtels de luxe vu leurs frais fixes élevés. Le RevPAR (Revenue per available room) de l'hôtellerie française, qui mesure la performance du secteur, a déjà connu une forte chute au quatrième trimestre 2008 : -4,2% sur le trimestre, contre +11,1% un an auparavant. En décembre, le RevPAR de l'hôtellerie haut-de-gamme a chuté de 6,7% sur un an.