Les plus grosses sociétés étrangères avalées par des Français en 2014

Les plus grosses sociétés étrangères avalées par des Français en 2014 Les entreprises hexagonales ont dépensé plus de 45 milliards d'euros en acquisitions à l'international.

La France se désole souvent de voir ses pépites hexagonales se faire dévorer par des groupes chinois ou des américains, comme Alstom racheté par General Electric ou les chaussettes Dim avalées par le géant américain du sous-vêtement HanesBrands en 2014.

En 2014, les groupes hexagonaux ont mené 456 opérations de fusion-acquisition à l'étranger

Pourtant, les entreprises françaises s'emparent elles aussi de champions étrangers. Selon le cabinet Dealogic, spécialiste des fusions-acquisitions dans le monde, 2 417 entreprises étrangères ont été rachetées par des Français entre 2010 et 2014, pour une valeur totale de près de 200 milliards d'euros. Sur la même période, 1 559 sociétés hexagonales ont été rachetées par des compagnies étrangères pour un total de 150,5 milliards d'euros.

Rien qu'en 2014, les groupes hexagonaux ont mené 456 opérations de fusion-acquisition à l'étranger entre le 1er janvier et le 11 décembre, pour une valeur moyenne de 99,3 millions d'euros.

Pour le JDN, Dealogic a recensé les plus gros rachats de 2014.

 
Les plus grosses acquisitions d'entreprises françaises à l'étranger en 2014
Rang Valeur (millions €) Entreprise cible Pays Acquéreur Secteur
Source : Dealogic
1 7 400 Portugal Télécoms Portugal Altice Télécoms
2 7 262 Corio Pays-Bas Klépierre Immobilier
3 3 855 Jazztel Espagne Orange Télécoms
4 2 946 Sapient Etats-Unis Publicis Groupe Services
5 2 290 Schenker Winkler Suisse Saint-Gobain Construction
6 1 117 Lafarge Tarmac Holdings (50%) Royaume Uni Lafarge Construction
7 1 110 Wise Metals Etats-Unis Constellium Industrie
8 820 Global Collect Pays-Bas Ingenico Technologie
9 798 MFI AG (45,05%) Allemagne Unibail-Rodamco Immobilier
10 793 S&B Minerals Finance Luxembourg Imerys Construction
11 722 Moor Park Capital Partners (portfolio d'hôtels) Allemagne Accor Hôtellerie Restauration
12 705 BG Group (gazoduc CATS) Royaume Uni Antin Infrastructure Partners Finance
13 610 BRF (11 usines) Brésil Lactalis Alimentation
14 608 General Electric (division signalisation) Etats-Unis Alstom Industrie
15 600 AGBAR (24,14%) Espagne Suez Environnement Services
16 560 Jacobson Etats-Unis Norbert Dentressangle Transport
17 547 Accelrys Etats-Unis Dassault Systemes Technologie
18 535 Stadium Group (centre commercial) Allemagne Unibail-Rodamco Immobilier
19 522 Sascar Brésil Michelin Automobile
20 512 Alnylam (12%) Etats-Unis Sanofi Santé
21 487 Mengniu (6,19%) Chine Danone Alimentation
22 449 Aegis USA Etats-Unis Teleperformance Services
23 445 Yashili (25%) Chine Danone Alimentation
24 419 Novatek (1,6%) Russie Total Energie

En tête de liste figure le cablo-opérateur Altice, avec le rachat de Portugal Telecom pour 7,4 milliards d'euros en novembre. La maison-mère de Numericable s'était déjà illustrée plus tôt dans l'année en mettant le grappin sur SFR et Virgin Mobile.

Elle est talonnée par le groupe immobilier Klépierre, qui a annoncé le rachat du néerlandais Corio pour 7,26 milliards d'euros en juillet. L'opération a donné naissance à un géant européen des centres commerciaux, avec un portefeuille d'actifs d'une valeur brute de plus de 21 milliards d'euros et une capitalisation boursière dépassant les 10 milliards.

Les Chinois peuvent aussi être la cible des champions hexagonaux. Danone a mené deux raids dans le pays en février et en octobre sur Mengniu, le leader chinois des produits laitiers, puis sur Yashili, spécialisé dans le lait infantile.

Sur les cinq dernières années, le plus gros "coup" d'une entreprise française à l'étranger reste le rachat de l'américain Genzyme par Sanofi, en août 2010. Le laboratoire français avait à l'époque déboursé plus de 19,29 milliards d'euros pour s'emparer de la société de biotechnologies, spécialisée dans les maladies rares. Bien lui en a pris : Genzyme pèse aujourd'hui 7% du chiffre d'affaires de Sanofi et apporte une longueur d'avance au groupe français dans le secteur clé des biotechs.