"Le Pillage de l'Etat" : les meilleurs extraits La traque d'un conseiller véreux

Avocats fiscalistes et intermédiaires en tous genres s'activent discrètement en coulisses autour de 80% des dossiers les plus sensibles d'évasion fiscale. L'exemple d'un suspect que la justice a fini par interpeller.

Il pratique lui-même ce dont il fait le commerce, comme pour donner à ses proies une preuve par l'exemple : de l'évasion fiscale.

"Sur le Web, il se vante. Le slogan qu'il est si fier d'avoir trouvé est le titre d'un film dans lequel une bande de copains cherche à jouir convenablement de la vie avant de la perdre : Nous irons tous au paradis. Le service qu'il vend sur Internet n'est ni de l'ordre de la culture, ni des pompes funèbres, mais du voyage. En cela, son slogan ne ment pas. Sauf qu'il s'agit d'une évasion au paradis non pas pour le client, mais pour son argent.
La société que l'homme dirige correspond officiellement à un cabinet de défiscalisation. Il l'a créée dans les années deux mille et depuis réalise une sublime mise en abîme fiscale puisqu'il pratique lui-même ce dont il fait le commerce, comme pour donner à ses proies une preuve par l'exemple : de l'évasion fiscale. Repéré par l'administration fiscale qui lance une procédure classique de contrôle qui n'aboutit pas, il ralentit un peu ses activités illégales, se sachant dans le collimateur.

Mais, ne pouvant résister à la tentation, il les relance de plus belle. Jusqu'à ce qu'une plainte soit déposée à la Brigade nationale de répression de la délinquance fiscale, la police, et qu'une enquête démarre. Les officiers de police judiciaire l'écoutent et le surveillent pendant six mois pendant lesquels ils constatent que le patron de ladite société jouit de bureaux somptueux à Paris, cinq cents mètres carrés dans un arrondissement coté de Paris, qu'il reçoit le soutien actif d'une banque d'un pays de l'Est, que 20 % de l'argent qu'il fait circuler et blanchir est d'origine obscure, de type prostitution, que son chiffre d'affaires est de 2 milliards d'euros et qu'il passe 300 000 euros de notes de frais par an. Et ils découvrent l'excès de professionnalisme de leur suspect qui a installé une sécurité sur un serveur outre-Atlantique, dans lequel sont contenues les preuves : il suffit d'une sonnerie sur une ligne de téléphone pour que le service soit coupé.
Au courant de la ruse, la BRNDF la déjouera et réussira à entrer dans le système censé imprenable du fraudeur."