Les prestataires de santé doivent redoubler d’efforts pour intégrer l’innovation

Les prestataires de santé devraient regarder du côté de l'Internet des objets pour soigner mieux leurs patients et réaliser des économies substantielles.

S’il est une chose qui lie tous les individus, au-delà des considérations d’âge, de sexe, de lieu ou de mode de vie, c’est bien la santé. Avoir un esprit sain dans un corps sain est une nécessité pour chacun d’entre nous, quel que soit notre pays de résidence ou la structure de notre système de santé.

Eu égard à l’universalité de cet impératif, on peut se demander pourquoi les professionnels du secteur peinent encore autant à concilier efficacité et optimisation des dépenses dans le cadre des services qu’ils fournissent. La question paraît d’autant plus pertinente que nous vivons à une époque où les innovations qui apparaissent sur le marché pourraient permettre de régler ces problèmes.

Hélas, force est de constater que trop de prestataires de santé préfèrent s’en tenir à l’application de procédures qu’ils ont mis un certain temps à appréhender plutôt que de se tourner vers de nouvelles solutions, quand bien même celles-ci seraient susceptibles de leur simplifier la vie. Pour s’en convaincre, voici un exemple très concret. Il y a peu de temps, une personne de mon entourage, qui a dû se faire hospitaliser pour une intervention bénigne, s’est entendu dire qu’il lui fallait rester sur place pendant deux semaines supplémentaires pour observation. En cause, le fonctionnement d’un hôpital qui n’avait pas su évoluer avec son temps et n’imaginait pas un seul instant pouvoir superviser sa patiente sans la contraindre à séjourner sur place.

Si l’hôpital en question avait su s’adapter aux innovations technologiques disponibles sur le marché, il aurait pu s’enquérir de la santé de sa patiente à distance, engageant ce faisant des frais bien inférieurs à ceux qu’occasionne une observation in situ. D’où l’essor sans précédent du principe visant à prodiguer des soins personnalisés grâce aux nouvelles technologies utilisables à distance, aux smartphones et autres objets connectés, pour superviser de près l’état de santé des patients et leur proposer des traitements mieux adaptés aux besoins qui leur sont propres.

Il s’agit là d’une activité que commencent tout juste à défricher certains pionniers comme Philips Healthcare. L’usage de la surveillance à distance dans le domaine médical contribue d’ores et déjà à désengorger les structures de santé, à soulager les chirurgiens d’une partie de leur charge de travail et à libérer bon nombre de lits d’hôpital, tout en permettant au personnel soignant de garder un œil sur la santé des patients sans entraver leur liberté de mouvement. Cela prouve également que l’Internet des objets, à travers des appareils comme les montres connectées, offre aux professionnels de santé une opportunité unique pour dispenser des soins en temps réel à leurs patients – au moment où ces derniers en ont le plus besoin – et pour réagir immédiatement en cas de besoin, sans plus attendre que le patient les contacte ou se déplace jusqu’à l’hôpital pour être pris en charge.

En somme, il s’agit d’une solution qui profite à toutes les parties. Les patients se sentent privilégiés de recevoir des soins élaborés en fonction de leurs besoins, tandis que les prestataires de santé y voient le moyen de gérer leurs ressources avec plus d’efficacité tout en réalisant des économies substantielles. Aussi importe-t-il que les structures de santé prennent conscience qu’il ne s’agit pas d’un phénomène de mode, mais bien d’un levier à exploiter pour réduire leurs coûts de fonctionnement de manière bien plus importante que les mesures d’économie portant sur les soins fournis aux patients. 

En toute logique, les technologies de demain devraient se focaliser un peu moins sur la surveillance de l’état de santé des patients et les suites à donner à la détection de certains symptômes ou maladies pour mettre l’accent sur la recherche de solutions préventives. Ainsi, si vous vous mettez tout à coup à ingérer toutes sortes d’aliments gras pour composer avec un stress passager ou que vous ne pratiquez pas suffisamment d’activité physique, votre médecin pourra vous contacter et vous recommander la marche à suivre pour éviter de tomber malade.

La valeur que revêt cette capacité à conseiller le patient de façon efficace, économique et opportune ne doit pas être sous-estimée. Au fil des années, j’ai vu plusieurs compagniesd’assurance santé mettre en place des programmes visant à dispenser des conseils à leurs clients. Fini le temps de la consultation physique durant laquelle le diététicien expliquait à son patient les réflexes à adopter. Nous sommes entrés dans l’ère des applications grâce auxquelles tout un chacun peut mesurer sa santé et adapter son activité en conséquence. 

Il me semble toutefois que le moment est idéalement choisi pour franchir un cap, en combinant l’usage des capteurs avec celui des technologies adaptatives capables de signaler des événements en temps réel. Pour reprendre l’exemple précédent, cela permettrait sûrement à cette personne de mon entourage de rentrer chez elle au moins une semaine plus tôt, assurée que son médecin traitant sera alerté en cas de nécessité. Dans ce cas de figure, toutes les parties trouvent leur compte. Cette personne aurait été ravie d’écourter autant que possible son hospitalisation et les coûts de prise en charge et de surveillance auraient été nettement allégés.

À l’heure où la technologie se démocratise à toute allure parmi les prestataires de santé, il semble évident que tous les acteurs du secteur, patients comme assureurs, ne peuvent qu’en bénéficier. Une chose est sûre : notre santé est une priorité, et les professionnels doivent être à l’écoute des évolutions technologiques pour proposer un service sans cesse amélioré.