Uber lance ses vélos et trottinettes électriques Jump à Paris

Uber lance ses vélos et trottinettes électriques Jump à Paris La plateforme VTC déploie 1 000 engins de sa filiale dans la capitale et prépare leur arrivée dans d'autres villes françaises.

Les premiers étaient attendus de longue date, les secondes moins. Uber annonce ce 10 avril le lancement à Paris de ses vélos à assistance électrique Jump, dont l'arrivée était prévue au printemps. Mais aussi, et c'est une surprise, celui de ses trottinettes en libre-service, également sous la marque Jump, du nom d'une start-up américaine rachetée l'année dernière. Les deux services seront disponibles à partir du 11 avril dans la capitale. Les trottinettes de Jump étaient jusqu'ici présentes dans onze villes américaines, ainsi qu'à Madrid, depuis le 9 avril. Paris est la première ville européenne ou vélos et trottinettes Jump se côtoieront. Uber lâche dès maintenant dans Paris une flotte de 1 000 appareils, disponibles 24 heures sur 24 et composée à parts égales de vélos et de trottinettes. Leur nombre doit ensuite augmenter progressivement, dans des proportions inconnues.

Une commande de vélo et trotinettes au sein de l'appli Uber. © Uber

Le prix sera le même quel que soit l'engin choisi : des frais de base de 1 euro (qui sont offerts pendant les trois premières semaines), puis 15 centimes par minute. Uber s'aligne ainsi sur le marché : tous les services de trottinettes opérant à Paris proposent exactement le même tarif. Mais l'entreprise américaine est la seule avec Smovengo, l'opérateur du service Vélib', à offrir des vélos à assistance électrique. Sauf que les Vélib' sont disponibles en station, et pas en free-floating. "Nous pensons que les vélos et les trottinettes sont complémentaires", explique une porte-parole d'Uber au JDN. "Les vélos sont plus rapides et permettent donc de couvrir des distances plus longues que les trottinettes, qui servent plutôt à se déplacer entre deux quartiers." Les vélos sont limités à 25 kilomètres par heure, contre 20 pour les trottinettes.

Côté interface, nul besoin d'une nouvelle application. Les trottinettes et vélos seront disponibles au sein de l'appli Uber, aux côtés des commandes de VTC Uber X ou Uber Pool (partagé). C'est la déclinaison en France de la stratégie d'Uber de proposer de plus en plus de modes de transport au sein de son application afin de faire croître son usage. Quitte à faire de la concurrence à ses courses VTC pourtant plus rentables. Pour sa logistique, Uber a choisi, comme la plupart de ses concurrents, d'externaliser la récupération, le replacement et la maintenance des appareils. En interne, 70 salariés sont dédiés à Jump en France. C'est bien plus que chez la concurrence, dont les effectifs dans l'Hexagone vont d'une poignée d'employés à quelques dizaines.

Actionnaire et concurrent de Lime

L'arrivée des trottinettes Jump pose également la question de la relation d'Uber avec l'Américain Lime, la plus grosse start-up de trottinettes avec Bird en termes de fonds levés (676 et 632 millions d'euros respectivement). Uber a en effet participé au dernier tour de table de Lime (335 millions de dollars en 2018) aux côtés de Google, puis noué un partenariat avec la start-up qui a permis de proposer ses trottinettes au sein de l'appli Uber dans quinze villes américaines. La plateforme VTC aurait même envisagé d'acquérir Lime, ou son rival Bird, d'après The Information. "Nous avons toujours l'ambition d'être une plateforme multimodale qui intègre différents services", nous assure Uber, qui fait remarquer que les trottinettes Lime et Jump cohabitent déjà à San Diego, Austin et Atlanta. "A Paris, nous nous concentrons sur Jump et ne prévoyons pas d'intégrer Lime à l'application", précise l'entreprise.

Le déploiement de Jump doit s'étendre progressivement au-delà de Paris intra-muros, puis à d'autres villes françaises dans les prochains mois, à mesure que les discussions avec les autorités locales aboutiront. Après les récentes arrivées de Dott et Ufo, Uber devient le onzième opérateur de trottinettes électriques en libre-service dans la capitale. Les acteurs de ce marché surpeuplé survivront-ils à l'arrivée d'une entreprise de cette envergure ?