L'actualité du jeu vidéo, en cette fin avril 2009 La famille Corleone s'agrandit, mais la consanguinité menace

des discussions viriles et un langage vulgaire ne suffiront pas pour être un
Des discussions viriles et un langage vulgaire ne suffiront pas pour être un Parrain © Electronic Arts

Le Parrain 2, c'est l'histoire d'un jeu qui aurait pû devenir un Don, mais qui reste au niveau de la petite frappe sacrifiée par la famille. Car comme la petite frappe, Le Parrain 2 nourrit de grosses ambitions, mais faillit à la réalisation. Et pourtant, des bonnes idées, il en a plein.

Dans un univers sous-exploité par le jeu vidéo (la mafia italienne dans les années 60-70), on incarne donc un bras droit de la famille Corleone, promu à la mort de son ancien patron. Le jeu se situe historiquement au moment du film éponyme, où Michael Corleone, devenu parrain, se rend à Cuba pour signer une trêve dans la guerre qui oppose les familles mafieuses. Malheureusement pour les autorités, et heureusement pour l'industrie des armes, cette trêve ne durera pas bien longtemps.

Aidé par Michael Corleone, on va donc tenter de bâtir son empire famillial et de faire prospérer ses affaires. Premier constat, Le Parrain 2 ressemble dans le concept à un GTA (Grand Theft Auto). On évolue librement dans une ville fictive, dont les commerces et autres points d'intérêts sont identifiés sur une vue d'ensemble.

Pour contrôler des commerces ou des activités illégales, on doit passer voir le patron et le "persuader" de travailler pour vous. Menace armée, violence physique et destruction de biens seront vos armes pour multiplier vos ressources.

Tout irait bien si d'autres familles mafieuses n'avaient pas pour ambition de faire de même. Du coup, il faudra placer des gardes autour de vos commerces, vous déplacer pour les défendre, et surtout faire évoluer vos hommes de main.

la vue du don est bien pratique pour se repérer en ville
La vue du Don est bien pratique pour se repérer en ville © Electronic Arts

Dans le Parrain 2, le héros s'appelle Dominique. On pourra le personnaliser (vêtements, corpulence, coupe de cheveux), et l'entourer d'hommes de main. Comme les ennemis sont nombreux, on aura intérêt à agrandir sa famille en utilisant leurs compétences spéciales : l'incendiaire fait exploser les bâtiments, le cambrioleur permet de dévaliser les coffres, le médecin soigne vos hommes... Ces hommes de main gagnent de l'expérience et montent dans la hiérarchie de votre famille jusqu'à devenir de puissants alliés.

La guerre des gangs se complexifie encore car il faut tenir compte de certaines règles pour espérer s'imposer. Tout d'abord, la police ne fait pas de la figuration et viendra coffrer, vous ou vos hommes, dès que possible en cas de fusillade en pleine rue. 

Les activités illégales sont classées par grandes catégories : prostitution, vente d'armes, jeux d'argent... une fois que l'on contrôle tous les commerces de la ville liés à l'une de ces grandes catégories, on obtient un bonus permanent pour ses hommes (voitures blindées, gilets pare-balles, poings américains...).

les cinématiques permettent de retrouver les personnages du film
Les cinématiques permettent de retrouver les personnages du film © Electronic Arts

On pourra aussi rendre service à des hommes d'influence ou à des simples citoyens pour obtenir soit des informations, soit des services en retour (police complaisante par exemple). Bref, avec une telle richesse, on se demande bien comment Le Parrain 2 peut se révéler fade.

L'explication tient peut être dans cette volonté d'en faire un peu trop. Car au final, chaque partie du jeu semble baclée. Les graphismes, tout d'abord, sont d'un autre âge de même que les animations. Les dialogues et les cinématiques sont ridicules quand on les compare aux films. L'action est brouillonne, répétitive et sans saveur, l'IA mauvaise. Même la partie stratégique peine à convaincre, et on attaque ou défend ses activités au jour le jour, sans réelle organisation.

Le personnage est peu maniable. Dommage, car les développeurs proposent des actions variées (étranglement à mains nues, corde à piano, combat à la régulière, au poing américain ou à l'aide d'une barre en fer).

Les seuls bons moments du jeu sont sans doute les missions à réaliser : incendier un bâtiment, prendre le contrôle d'un domaine d'une mafia adversaire, éliminer le bras droit d'une famille... Mais cela ne suffit pas, et les 3 seules villes proposées dans le jeu ne renouvellent pas non plus le défi. On espère que les développeurs auront corrigés les défauts dans un hypothétique 3e épisode, car l'univers du Parrain, le film, le vaut bien.

la négociation impose souvent l'emploi d'un gros calibre
La négociation impose souvent l'emploi d'un gros calibre © Electronic Arts