Blood Bowl : une édition légendaire plus complète

Blood Bowl : une édition légendaire plus complète L'adaptation du jeu de plateau de Games Workshop est enrichie. 20 équipes, 9 stades et l'extension du Blitz à tous les modes de jeu font partie des nouveautés de ce jeu.

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Des pom-pom girls elfes © Cyanide

Pour qui ne connaît pas le jeu de plateau, en voici un résumé succinct. Deux équipes de 11 joueurs s'affrontent dans une version fort bestiale du football américain. Un ballon ovale doit être mené derrière la ligne de but adverse. Pour arrêter les attaquants, tous les coups sont plus ou moins permis : des classiques interceptions aux plus violents plaquages groupés. On évitera de s'acharner sur un ennemi à terre devant l'arbitre ou d'abuser plus d'une mi-temps d'armes interdites comme une tronçonneuse ou un boulet en plomb.

C'est qui le plus fort, un ogre ou un troll ?

Première étape, on choisit son camp, parmi les 20 proposés désormais. En plus des classiques humains, des hommes lézards équilibrés, des nains lents mais ultra-résistants, des orcs et le chaos sanguinaires, des gobelins délirants, des elfes et Skaven (hommes-rats) plus agiles, on dispose maintenant des vampires, des morts-vivants, des amazones, des ogres, de nurgle...

Bien pour la variété des équipes, ces nouvelles factions n'ont toutefois pas une façon de jouer très différente des 7 principales du jeu de base. Les vampires doivent "se ravitailler" c'est à dire mordre leurs serviteurs. L'équipe ogre joue sur ses gros bras et ses petits snotlings. Ces derniers étant là pour réveiller l'ogre et marquer des points. On pourra d'ailleurs accélérer la remontée du terrain en lancant quelques snotlings avec son ogre préféré. Ces nouvelles races disposent de compétences propres assez appréciables mais non transposables sur les races existantes.

Autre petite nouveauté, l'édition légendaire dispose de 3 stades supplémentaires et étend le mode blitz à l'ensemble du jeu (match simple, multijoueur, campagne). Dommage en revanche que la création d'équipe passe toujours par le mode campagne, qu'on ne puisse pas personnaliser ses héros et organiser ses propres compétitions. Le moteur graphique du jeu et les animations commençent à dater, mais si on accroche au principe du jeu, cela n'a vite plus d'importance.

Dans chaque équipe, plusieurs rôles sont à pourvoir : les pro de la passe, de la réception, du placage, les résistants, les maîtres de l'esquive... Chaque camp a ses spécialités et ses compétences. Le moteur du jeu est suffisamment bien fait graphiquement pour qu'on distingue les rôles de chacun et qu'on s'attache à ses joueurs, mais on est loin d'un standard d'excellence dans ce domaine. Petit plus, les joueurs deviennent de plus en plus doués à mesure qu'ils gagnent en expérience et passent des niveaux.

Il est au passage fortement conseillé de se munir de remplaçants, on n'est jamais à l'abri d'une blessure grave ou de morts impromptus.  

D'autres personnages que les joueurs ont leur importance. A commencer par votre apothicaire, qui tentera tant bien que mal de soigner les blessures de vos hommes. Vous pouvez également engager quelques pom pom girls, qui tenteront avec force déhanchements de vous gagner les faveurs du public. Car les spectateurs n'hésitent pas à rentrer sur le terrain pour rouer de coups un joueur décevant, voire pour lapider un arbitre trop tatillon qui empêche par excès de zèle le sang de couler. 

Un peu avant la troisième mi-temps

Un match peut se jouer au tour par tour en une adaptation parfaite du jeu de plateau, chaque action étant résolue par un jet de dés automatique. On prend alors le temps de mûrir ses stratégies, ses ordres, avant de passer à l'action. Mais il est également possible de jouer en temps réel avec pause active, pour des matchs plus nerveux, mais moins tactiques. 

Outre les classiques matchs amicaux, on peut se lancer dans des campagnes tout à fait passionnantes. On conseille d'ailleurs le mode Blitz, qui ajoute plusieurs options aux règles du jeu de plateau. De compétition en compétition, l'équipe qu'on a créée de nos mains gagne en expérience et évolue. On participe au mercato des joueurs de Blood Bowl, plaçant des enchères sur les stars les plus violentes. On équipe un à un ses protégés, on choisit leurs nouvelles compétences, on s'attache et on pleure lorsque l'un deux succombe ou perd ses jambes après une rencontre un peu trop brutale avec un troll. La campagne permet également d'infliger des coups vicieux à adversaires : contrôle anti-dopages, corruption de joueurs ou d'arbitre, location de hooligans violents, organisation d'accidents d'entraînement...  

Un essai franchement transformé

Vous l'aurez compris, Blood Bowl est une franche réussite. Il est complet, tactique, les stratégies de jeu sont multiples grâce aux dizaines de compétences et à la grande variété des camps proposés. Le mode campagne est passionnant, l'humour omniprésent, bref, on s'amuse... une fois passé les quelques premiers matchs un peu laborieux. Le tutoriel un peu trop indigent est loin de vous préparer à toute la finesse du jeu. On prendra également soin au bout de quelques heures de couper les commentaires qui deviennent trop répétitifs à la longue. Pour le reste c'est un véritable plaisir, en solo comme en multi.

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Petit conseil aux débutants : commencez par jouer les humains, les plus équilibrés. Les joueurs portent le nom de leurs spécialités : le passeur fait des passes, le receveur les reçoit. Ils restent toutefois assez fragiles, comme ici, face à un minotaure du Chaos. © Cyanide