Auto-entrepreneur : les conseils et les pièges à éviter "Il faut s'armer de patience et de persévérance"

michel debrie, formateur
Michel Debrie, formateur © M. Debrie

Michel Debrie, retraité, formateur en gestion

Michel et son épouse sont tous deux formateurs à la gestion d'entreprise, pour des écoles ou des centres de formation pour adultes. Michel est retraité depuis 2003 et partage son temps libre entre sa famille, la Bretagne et le monde associatif. Il lui arrive d'assurer à l'occasion quelques conférences. Lorsque sa femme est contrainte d'arrêter son activité pour des raisons familiales, certains de ses clients se tournent vers lui pour lui demander de reprendre l'activité restante. "C'est assez flatteur et agréable mais je ne travaille que quelques jours dans l'année. Depuis janvier j'ai réalisé 58 heures de formation et j'ai également un contrat de conseil pédagogique, qui court sur 5 mois. Je ne compte pas faire plus car je veux garder du temps pour mes petits-enfants et mes engagements associatifs."

Enthousiasmé par l'auto-entreprenariat lorsqu'il en entend parler, il a pourtant pu tester à ses dépends que tous les interlocuteurs ne sont pas encore parfaitement informés. "Au départ, j'ai trouvé ça génial, j'ai même conseillé à des personnes en reconversion que je formais de se tourner vers ce statut. Aujourd'hui je sais qu'il faut s'armer de patience et de persévérance."  

"Les premiers auto-entrepreneurs essuient les plâtres"

Tout commence lorsqu'il souhaite s'enregistrer auprès du CFE. Comme son activité dépend de la Cipav (Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d'assurance, dont dépendent les professions libérales), on lui répond de patienter car la convention n'a pas encore été signée avec cet organisme. Il reçoit pourtant un numéro de Siret dans les jours qui suivent, par l'Insee. Après s'être renseigné auprès des services du ministère, on lui confirme qu'il peut débuter son activité s'il dispose du numéro de Siret. "J'ai alors reçu un courrier du centre des impôts qui me demandait des renseignements pour le paiement de la taxe d'apprentissage. Or, l'auto-entrepreneur en est exonéré les premières années !" Après s'être assuré qu'il avait bien été enregistré sous le bon statut, le mois d'avril arrivant, il souhaite déclarer ses revenus. "Je ne savais plus à qui déclarer : au RSI, qui ne m'appliquait pas le bon taux, au centre des impôts..." Après avoir envoyé de nombreux courriers, c'est le CFE qui lui conseille de recommencer son inscription à zéro. "J'ai contacté tous les organismes, j'ai renvoyé mon dossier, maintenant j'attends qu'on me donne des réponses, avoue Michel Debrie, un peu las. Les premiers essuient les plâtres", conclut-il.