Relations sociales en entreprise : ce que change la réforme Faire évoluer ses partenaires sociaux

L'une des difficultés, lorsqu'on abaisse la négociation au niveau de l'entreprise, tient à la qualification des interlocuteurs. En particulier dans les sociétés sans délégué syndical et dépourvues de représentants du personnel. Dans ce cas, un salarié peut être mandaté par un syndicat représentatif au niveau de la branche. Tout accord signé par ce salarié devra alors être ratifié par la majorité des salariés.  

"Les entreprises doivent pallier le déficit de compétences de certains représentants"

Or, le droit du travail est extrêmement complexe et les conventions évoluent régulièrement. "Il est vrai qu'il y a un monde entre les représentants locaux et nationaux en termes de compétences, acquiesce Jean-Claude Ancelet. S'il revient aux organisations syndicales de former leur élus, les entreprises doivent pallier le déficit de compétences de certains représentants." Un conseil particulièrement valable pour les représentants au comité d'entreprise : cet organe étant amené à traiter de sujets extrêmement importants et sensibles, il est impératif de pouvoir dialoguer avec des interlocuteurs qualifiés.  

Des formations peuvent être envisagées, notamment si les représentants sont amenés à négocier des dossiers spécifiques ou techniques. La mise en place d'un centre documentaire est une pratique judicieuse. L'entreprise peut aussi organiser des séminaires de réflexion ou proposer aux salariés concernés de participer à des colloques professionnels...

Enfin, il peut être bénéfique de valoriser la fonction de membre du CE, par exemple en étudiant la mise en place de validation des acquis de l'expérience.