Management de projet : les 10 étapes clés Je sélectionne les acteurs

La gestion de projet est avant tout une aventure humaine. Il est nécessaire de bien choisir les personnes qui feront partie de ce projet de longue haleine.

Négocier habilement

En règle générale, ce sont les directions métier qui vont affecter les ressources. Il va donc vous falloir négocier auprès de chaque responsable les compétences nécessaires ainsi que leur disponibilité. Dans une entreprise peu habituée à fonctionner en mode projet, les responsables de direction métier peuvent se montrer récalcitrants à laisser partir leurs meilleurs éléments vers un projet dont ils ne maîtrisent pas le déroulement. "C'est une négociation où les rapports de force et la capacité à argumenter vont être de sérieux atouts", explique Martine Miny. Pour limiter la marge de manœuvre de vos interlocuteurs, il faut avoir défini le plus précisément possible les profils dont vous avez besoin.

Gardez cependant à l'esprit que l'intérêt de l'entreprise se place au dessus de celui du projet. Il ne s'agit pas de déstabiliser un service en voulant à tout prix s'accaparer les meilleurs éléments.

Allier compétences et personnalités

Alain Asquin explique qu'il faut se méfier à la fois des "dream teams" et des "tribus". Dans le premier cas, le chef de projet dispose d'un ensemble d'experts très pointus mais peu aptes à travailler en équipe. Dans le second cas, le groupe est trop soudé, manquant d'esprit critique. "Le mode projet repose sur un principe de transversalité. Les experts doivent être en mesure de baisser leurs exigences pour avancer", rappelle Alain Asquin. C'est au chef de projet de reconnaître les compétences techniques de chacun, tout en privilégiant le collectif. Cela implique que les personnes au cœur du projet en aient une vision globale, dépassant leur propre participation.

Un groupe de collaborateurs soudés n'est pas l'idéal. Il peut manquer d'esprit critique. © goodluz - Fotolia.com

Il faut donc identifier des personnalités appréciant l'échange, le partage et la volonté d'aller de l'avant. "La structure en sera beaucoup plus robuste", conclut Alain Asquin.

Attention, si un domaine de compétence vous est absolument nécessaire mais que la personnalité concernée présente un risque trop important pour la cohésion du groupe (trop critique, trop méticuleux, inapte à la prise de décision...), prenez soin de garder cette personne en périphérie du projet en faisant appel à elle uniquement de façon ponctuelle.

Enfin, méfiez-vous des équipes qui marchent ! Un projet est unique : une structure qui a parfaitement fonctionné lors d'un projet précédent ne conviendra pas nécessairement une nouvelle fois. Sans compter que les individus ayant développé des routines de travail, ils risquent d'être moins innovants.