La crise : frein ou moteur pour les entreprises ?

La crise représente aussi une opportunité à saisir. Voici les 4 clés de la réussite pour préparer la reprise.

L'idéogramme chinois qui signifie crise est la combinaisons des deux signes : menace et opportunité.
Menace : Les entreprises continuent à ressentir les conséquences d'une récession accélérée et le moral des ménages est morose. Face à la crise économique, ces derniers ont une tendance très naturelle à réduire leur budget là où ils le peuvent. Les entreprises sont comme les consommateurs, en proie à une morosité certaine. Pour autant, avons-nous le choix et pouvons nous influer sur les leviers macro-économiques et financiers mondiaux ?
Opportunité : Winston Churchill disait « Si nous ne prenons pas la crise par la main, c'est elle qui nous prendra par la gorge »... Puisqu'il ne sert plus  à rien de considérer la crise comme un frein, l'entrepreneur doit résolument la considérer comme un moteur. D'ailleurs, les créateurs ne s'y sont pas trompés : le nombre de créations d'entreprises en 2009, a progressé de 75 % par rapport 2008 avec 580 193 entreprises créées (Source Insee janvier 2010).
Alors comment accélérer les choses et mettre le turbo ?
Clarifier la mission de l'entreprise. Le premier réflexe du dirigeant, en période trouble, est de se diversifier et de proposer de multiples produits et services. C'est un besoin louable mais destructeur. Bien au contraire, l'entreprise doit se recentrer sur son métier et son pôle d'excellence. Plus que jamais elle doit communiquer en interne et en externe sur son positionnement : La mission de l'entreprise doit être simplifiée, clarifiée et clairement comprise par son marché. Quel est son domaine d'excellence ? Quelle est sa différenciation et quelle est sa clientèle ? Paradoxalement il est nécessaire de conserver une ambition forte et de l'afficher. Cela sécurise les clients et montre que l'entreprise est sûre de son expertise.
Communiquer sur la stratégie. La transparence devient plus que nécessaire pour rassurer les collaborateurs et fidéliser les clients. Osez faire le constat des enjeux clés à moyen terme que doit relever l'entreprise. Osez communiquer de façon positive sur ces enjeux et sachez les décliner en objectifs concrets court terme. En affichant sa stratégie, le dirigeant montre qu'il projette son entreprise vers l'avenir.
Améliorer les processus. C'est justement dans les périodes difficiles qu'il est nécessaire d'investir et de rationaliser. Il n'y a pas de place à l'à peu près et au laxisme. L'entreprise doit être vigilante sur sa trésorerie et mettre en place les systèmes clés pour encaisser à temps. Les achats doivent être rationalisés : achetez mieux ! N'hésitez pas à vous faire connaître pour bénéficier de toutes les aides existantes. Réduisez les coûts indirects, limitez les intermédiaires, augmentez les marges. La tendance naturelle est de réduire les prix pour assurer le chiffre d'affaires. Malheureusement c'est souvent au détriment de la qualité. Sans qualité, l'entreprise ne survivra pas. La PME ne peut pas se permettre de se différencier uniquement par une politique de prix bas. Seule la qualité des produits et une qualité optimale de services seront pérennes sur le long terme. L'histoire montre que les sociétés les plus performantes sont nées dans les moments difficiles. C'est le cas par exemple de Meetic ou de venteprivée.com. En période de crise, les créateurs prennent de bonnes habitudes de gestion, ont moins de concurrents et trouvent facilement du personnel de qualité. Deux ans plus tard, lorsque le projet atteint sa maturité, la crise est passée et la société se retrouve alors en position de force sur le marché.
Capitaliser sur l'âme de l'entreprise. Chaque entreprise véhicule des valeurs clés et une culture qui lui est propre. Il fait froid dehors et les collaborateurs deviennent frileux. La motivation et l'implication de chacun vont se cristalliser autour d'un partage du projet d'entreprise. La fierté d'appartenance est un élément clé qui va permettre à chacun de se surpasser. Cette culture d'entreprise doit être communiquée en permanence en interne et en externe. La motivation passe aussi par la qualité de l'ambiance au bureau et par le respect des individus au sein de l'équipe. A l'entreprise de favoriser l'expression créative des salariés : les amener à être force de propositions, favoriser la communication, maintenir une bonne humeur et faire preuve d'une volonté d'action. Certes lors de ces périodes difficiles, le salarié peut subir quelques frustrations (pas de promotion, d'augmentation...). A l'entreprise de trouver d'autres vecteurs de motivation pour permettre aux forces vives de patienter.
Sur-inverstir dans la communication.  La crise apporte son lot de consolation, il n'a jamais été aussi simple et bon marché de communiquer et de valoriser l'image de l'entreprise. Sachez investir dans la communication, la publicité et les relations presse. C'est le moment d'en profiter et de se créer un nom.
 
La concentration sur les forces de l'entreprise et l'implication totale de chacun, alliées à l'optimisation des processus et à une communication efficace vont permettre aux entreprises de consolider leurs acquis et d'être plus fortes et performantes lors de la reprise.