Connaissez-vous le "paradoxe du pharmacien" ? De votre réponse dépend votre conduite des affaires

A-t-on intérêt à vendre la bonne solution quitte à ne pas fidéliser -paradoxalement- ou à faire le travail à moitié pour que le client revienne ? That is the question...

"Le paradoxe du pharmacien", je n'ai pas déposé l'expression, avis aux amateurs!!

Qu'est ce donc que ce paradoxe du pharmacien ? Il s'agit de mesurer l'écart entre conscience, déontologie, éthique... ou autre expression du même accabit vs business, commerce, profitabilité...
Je m'explique.
Vous êtes malade, vous avez besoin de médicaments, vous allez donc chez le pharmacien pour trouver ce qui vous soignera.
Là, le pharmacien est confronté au fameux paradoxe:
1- je vends le bon médicament efficace, je fais un client heureux mais qui ne reviendra pas (enfin pas avant sa prochaine maladie).
2- je vends un médicament pas suffisamment fort, adapté...de façon à ce que mon client revienne dans 2 ou 3 jours et dépense à nouveau de l'argent chez moi.
Attention! loin de moi l'idée de focaliser sur les pharmaciens, le même paradoxe peut s'exercer sur les mécaniciens automobile, les vendeurs d'électroménager....
Le cas du mécanicien est même encore plus intéressant, car outre la mauvaise pièce ou une pièce déjà usée qui cassera plus vite, se pose le cas du diagnostique.

Comme toute profession où l'on est payé au temps passé (à l'heure), n'a-t-on pas intérêt à passer le plus de temps possible pour diagnostiquer la panne, pour donner ce cours de soutien scolaire, pour effectuer cette mission de consulting.... de façon à facturer le plus de temps possible passé ?
Cette vision du mécanicien est peut-être encore plus forte que celle du pharmacien parce qu'elle touche un domaine où la plupart des gens sont obligés de faire totalement confiance à l'homme du métier puisque totalement incompétents eux-mêmes sur ce domaine. L'exemple du consultant est aussi parlant pour toute personne travaillant en entreprise: à coups de k€, je vends de la prestation pure qui peut elle-même déboucher derrière sur une autre vente de prestation et ainsi de suite.
En vendant le bon produit, en diagnostiquant rapidement,.. j'ai répondu au besoin de mon client, j'ai fait correspondre offre et demande mais je prends le risque de "perdre" un client. Certes, il est satisfait, peut-être que lors de son prochain besoin il reviendra vers moi, mais entre temps...
Selon la récence et la fréquence de l'activité, cela peut être source de frustration de la part du vendeur  et générer un besoin de fond de clientèle important.
D'où la tentation, légitime en temps de crise, de recourir à des pratiques moins honnêtes. C'est ce qui a plombé parfois l'image de certaines professions (on en revient au cas du mécanicien).

Alors, tous pourris ? Tous condamnés à subir la loi des sans scrupules ? NON ! Car il reste au fond de chacun un zeste de conscience professionnelle, une éthique du travail, un serment pour certaines professions.
S'il est indéniable que certains professionnels -qui ne méritent pas ce nom- usent et abusent de ces pratiques (en témoigne la recrudescence des cas d'abus de faiblesse auprès des personnes âgées par des vendeurs sans scrupules) force est de constater que la plupart des travailleurs sont comme vous et moi. Attachés ou pas à leur entreprise, passionnés ou pas par leur métier, contraints ou pas de travailler, satisfaits ou pas de leur situation...tous nous faisons de notre mieux pour pratiquer notre art.

Est-ce de la conscience? une certaine pression sociale? un relent de valeur "ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît"....
D'aucun mettront en avant "la peur du gendarme":
- si je me fais prendre par ma hiérarchie,
- si le client le découvre (un client satisfait en parle à une personne, un client mécontent à 10),
- si la caisse de résonance des réseaux sociaux joue son rôle sur le post de mon client,
- si les associations de consommateurs me tombent dessus,
- si une caméra cachée ou une enquête mystère me surprend,
- si la DGCCRF arrive...
Gageons que ce sont surtout des valeurs positives qui nous guident dans notre désir de bien faire.