Un patron du CAC 40 en stage ? Mode d'emploi, et perspectives

Un patron du CAC 40 en « stage », toutes les petites entreprises ne peuvent pas en dire autant.

Pourtant, il n’y a rien de gadget dans la venue chez Sopixi.fr du patron du Crédit Agricole. Et il n’y avait rien de futile dans mon courrier, avec offre de « stage », aux 40 patrons du CAC 40 et aux 4 responsables politiques (Copé, Borloo, Désir, Pellerin). Je réagissais aux propos de Louis Gallois, dans l’ouvrage de Hervé Hamon, « Ceux d’en haut ». Que disait l’ancien président d’EADS ? Evoquant la solitude des « grands patrons », il ajoutait : ” Il n’y en a qu’un pour qui, à mon sens, ce soit plus difficile: le patron de PME. Lui, il est en première ligne sur tous les sujets, il est directeur financier, il est DRH, il est évidemment directeur de la stratégie, il est tout, il voit son banquier, il est souvent actionnaire de sa boîte, et c’est son patrimoine qu’il a engagé. Moi, je les admire, ces gens-là, je suis dans une position infiniment plus confortable, j’ai des amortisseurs dans tous les coins. Je pense que ce serait une excellente thérapie pour les patrons de grandes entreprises dont la tête a tendance à enfler que d’affronter la vie concrète d’une PME, la vraie vie sans doute.

Tout était dit. Et mon courrier invitait ces responsables de grandes entreprises à venir voir le quotidien de 90% des entreprises françaises. Celui où on se bat avec la tréso ; celui où un impayé de 2000 euros est un vrai problème ; celui où chaque client est obtenu  avec des efforts énormes ; celui aussi où chaque salarié est connu par son prénom, et dont on connaît une partie, si ce n’est toute, la vie, celui qui doit se débrouiller sans service juridique dans le maquis des règlements sans même penser « optimisation », juste « comment éviter la connerie qui va me coûter cher sans le vouloir… ».

Voici la raison de mes 44 courriers

Visiblement, 4 de mes destinataires l’ont compris, et ont pris le temps d’une réponse. Saluons les ici : MM. Huillard (Vinci), Levy (Publicis), Agon (L’Oréal) et Chifflet (Crédit Agricole). Ce dernier acceptant même de venir passer une matinée chez Sopixi.fr.

Son « stage » sera avant tout des échanges avec les équipes et avec moi-même. Sopixi.fr proposant un service gratuit aux petits entrepreneurs, nous sommes quotidiennement en relation avec eux, et nous pourrons aussi lui parler de leur réalité. Et nous parlerons de la nôtre. Du problème de sous-capitalisation des sociétés innovantes françaises (qui se battent contre des anglo-saxons surcapitalisés), des problèmes de relations grande/petites entreprises, d’un Small Business Act possible dans les grandes entreprises, etc… Programme chargé en une matinée. Dont, nous l’espérons, il retirera quelques éléments.
Quant aux 40 qui n’ont pas daigné répondre, même par une courte missive refusant la proposition, ils n’ont, par leur silence assourdissant,  fait que confirmer la pertinence de l’interpellation. A la proposition honnête et sincère de découvrir la vie des petites entreprises dont ils ne se doutent même pas, ils ont répondu par la plus terrible des réponses : l’ignorance.
Comme, je dois le dire, me l’avaient prédit tous les patrons de TPE et PME avec qui j’avais évoqué mon action. Messieurs, Madame, vous êtes, finalement, très prévisibles…