Le Principe de Peter au quotidien : comment gérer un manager qui n’en est pas un ?

En 1970, Laurence Peter avait déjà évoqué dans son livre satirique éponyme « Le principe de Peter » le fait que dans une hiérarchie, « tout employé a tendance à s'élever à son niveau d'incompétence » avec le corollaire « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d'en assumer la responsabilité ».

Le bon soldat

C’est celui dont on sait qu’il délivrera en temps et en heure les analyses inopinées mais tant attendues par ses supérieurs, dût-il y passer des nuits entières oubliant tous ses autres engagements personnels. Il sera constamment ignoré par les promotions - car qui voudrait se priver d’un travailleur acharné de la sorte ? - jusqu’au jour proche de la retraite ou à l’usure, s’il n’est pas parti avant, il obtiendra son titre tant attendu.
Bref, le bon soldat est la petite souris grise qui hante les bureaux, de l’aube à la nuit sans moufeter.

Comment le reconnaître ?

Il passe des heures au bureau, se sacrifiant, râlant dans son coin mais pas face aux chefs, dont chaque requête le fait frémir. D’ailleurs, il ne refuse jamais aucune nouvelle tâche même lorsqu’il sait qu’il va être difficile de la mener à bien dans les délais agréés. Il ne sait pas déléguer ni expliquer comment procéder.
Il ne sait pas gérer les conflits d’équipe. Il ne paie aucune attention au plan développement, il est blasé- Il reconnait également ses défauts « le network, ça n’est pas vraiment mon truc » ou « je ne suis pas bien au courant des formations proposées » ou encore « l’entretien individuel ne sert pas à grand-chose ».

Son impact sur vous

Votre manager est incapable de déléguer. Souvent plus stressé que vous il finira par effectuer des tâches qui vous incombaient car il est bien plus rapide, surtout si vous êtes nouveau. Ceci est pernicieux laissant supposer que vous n’êtes pas en mesure de faire votre travail. Rapidement, vous pouvez vous retrouver dans une situation cornélienne : vous n’avez pas le temps de faire votre travail ou vous y parvenez et il vous percevra comme un concurrent.

Que faire ?

Tentez de lui en parler lors de vos entretiens hebdomadaires si vous en avez ou mentionnez-le en termes diplomatiques à son supérieur, si celui-ci vous demande une revue.
Mais finalement l’important est de reconnaitre à temps la nature de votre manager et de comprendre (sans chercher à changer les choses !) qu’il ne vous sera d’aucune aide dans l’évolution au sein de l’entreprise.
Il s’agit donc pour vous de vous trouver rapidement d’autres alliés en position de se substituer indirectement à votre manager afin de vous faciliter le changement interne dans une nouvelle position.