La qualité est si peu traitée dans le débat sur l'essor de l'e-learning

Avec le développement des MOOCs, le débat sur l'essor de l'e-learning est plus intense que jamais. Désormais les spéculations sur l'explosion du marché de la formation à distance vont bon train depuis de nombreuses années. Pourtant, la notion de qualité de formation semble pratiquement absente de ce débat. En voici les raisons principales.

Les média font état depuis des années de l'apparition de nouveaux modes de formation s'appuyant sur les technologies de l'information et de la communication. La notion même d'e-learning ou de "blended learning", associant formation présentielle et modules de formation à distance, fait déjà office d'antiquité à côté du mobile learning sur tablette ou smartphone et des Massive open online courses (MOOCs) lancés depuis peu en France par les universités et grandes écoles.
On constate toutefois qu'à part quelques DRH de grands groupes saisissant une occasion de communiquer sur le déploiement au sein de leur entreprise d'un vaste programme de formation à distance, seuls des consultants, journalistes, éditeurs de contenus ou responsables d'organismes de formation prennent la parole à ce sujet. Les principaux intéressés que sont les responsables de ressources humaines ou de formation dans les entreprises n'ayant pas les moyens de s'offrir des programmes de formation à quelques centaines de milliers d'euros, soit la majorité d'entre elles, sont quasiment absents du débat.

En réalité, les personnes en charge de la formation dans les entreprises françaises ont tendance à croire qu'une part essentielle de la qualité d'un enseignement relève de l'interaction entre le formateur et l'apprenant. Qu'il s'agisse d'une entreprise très traditionnelle ou au contraire d'une entreprise à la pointe de la technologie, les responsables craignent qu'en remplaçant une session de formation présentielle, lors de laquelle l'intervenant et les stagiaires interagissent spontanément, par un module de formation à distance, même tutoré, le projet de formation soit appauvri significativement.
Aussi les responsables de formation ne se sentent pas suffisamment concernés par le développement de l'offre d'e-learning pour être tentés de s'exprimer à ce sujet. Or ils sont les acteurs économiques les plus concernés par la qualité des formations. Cela explique donc certainement l'absence relative de la notion de qualité dans l'actualité de l'e-learning.
Que prévoient les éditeurs de contenu et les responsables pédagogique, lorsqu'ils mettent en place un module de formation à distance, pour l'élever au niveau d'une formation présentielle en matière de disponibilité et motivation des stagiaires, d'animation et interactivité, de spontanéité et de richesse des échanges entre participants et avec le formateur, de personnalisation de contenu et ancrage des compétences acquises ?
Manifestement ce qu'ils proposent actuellement n'a pas encore suffi à convaincre les acheteurs de formation.