Métier de consultant-formateur : quel avenir ?

Le métier de consultant - formateur est-il en danger ? Notre activité est-elle sur la sellette ? De nouvelles réformes, de nouveaux modes de formation, un nouveau métier... Comment agir et réagir aujourd'hui sur un marché déjà saturé ?

Comment faire face à une concurrence "low cost" et à des amateurs de la formation ? Une vraie question se pose. Les réponses restent silencieuses.

Être ou ne pas être consultant-formateur aujourd'hui ?

Une réalité exprimée au grand jour, dont personne ne se soucie aujourd'hui. Une vraie réflexion se pose sur un marché déjà bien saturé. Je vais juste centrer la réflexion sur le métier de "consultant-formateur". Une définition déjà difficile à identifier.
En résumé : Le consultant propose des actions de formation et de conseils pour les entreprises, le formateurs propose des formations dans les organismes de formation.
Sachant que le consultant peut lui aussi intervenir en qualité d'expert dans les écoles de management / de commerce et organismes de formation (Je ne parle pas des consultants issus de cabinets conseils nationaux ou autre ).

Que se passe-t-il aujourd'hui dans ce secteur d'activité peu connu et peu médiatisé ?

Des anciens consultants professionnels, en action depuis vingt ans se retrouvent aujourd'hui dépassés par une approche de la formation différente et avec des nouveaux acteurs multiples sans expériences du métier de la formation professionnelle.
Du e-Learning, MOOCS, au Blended Learning.... Un nouveau vocabulaire venu d'ailleurs. Que de nouvelles méthodes, de nouveaux outils pour une nouvelle approche de la formation.
En France, est-on prêt à affronter ces changements ? Une autre vraie question se pose.
Quel avenir ? Quels objectifs satisfaire pour quel public avec ces nouveaux modes d'apprentissage ? QUI est opérationnel en 2015 pour répondre à cette demande ? Si demande il y a ! 

Effet de mode ou innovation utile et pertinente ?

Une nouvelle approche de la formation professionnelle et surtout un nouveau métier se construit en silence. Un contexte économique fragile, des budgets de formation en baisse, des écoles de management qui réduisent les interventions de consultants externes, des organismes de formation qui réduisent le volume de formation pour les formateurs avec ces nouveaux modes d'apprentissage, de la précarité en continu avec des contrats CDD, des contrats de mission, jamais stabilisés... etc.
Comment survivre à de telles évolutions pour un métier plus que saturé et si peu reconnu en France par manque de visibilité ?
Des nouveaux "entrants" , novices dans le métier de la formation professionnelle et inexpérimentés arrivent en nombre sur le marché.
Résultat : Baisse des coûts d'intervention, réponses à des appels d'offre bradés, ces intervenants "Low cost" associés aux nouveaux venus : Professionnels licenciés devenus prématurément consultants....
Une jungle féroce qui implique un combat au quotidien dans notre métier de consultant-formateur.

Aucune régulation de ce marché et surtout aucune visibilité ou lisibilité sur le métier de Consultant-Formateur. Métier accessible pour le commun des mortels qui souhaite se reconvertir en 2 jours !

Un métier qui attire par son indépendant, sa liberté d'action et la représentation idyllique du secteur d'activité.
Je rentre dans ma vingt deuxième année d'intervention avec les entreprises et les écoles sur Midi Pyrénées. 2015 s'annonce complexe et très tendu. Le marché des entreprises est fébrile et ralenti. Les formations inter-entreprises ouvrent très peu..... Je n'ai jamais en 20 ans de formation rencontré un tel ralentissement. Un signal fort et inquiétant. Tous les consultants aujourd'hui ne sont pas en sécurité. Tous les consultants ne travaillent pas dans des grandes entreprises avec des contrats renouvelés chaque année à des tarifs élevés...Ils ne représentent que 10 % de notre secteur à peine.
Les syndicats professionnels encore trop discrets et peu visibles par leurs actions opérationnelles  sur le territoire ne renforcent pas notre image. Dommage.
A quoi servent-il ? Quelles sont leurs missions ? Quelles actions envisagent-ils ? Personne aujourd'hui, en dehors de ces organisations professionnelles ne peut répondre...  Notre isolement est fort.
Notre précarité arrive et nous restons seuls face à ces situations précaires dans un marché tendus.

Notre disparition est-elle annoncée ?

La formation professionnelle se transforme sans se soucier de tous les indépendants qui aujourd'hui se reconvertissent dans un autre secteur faute d'activité, de marchés et de contrats réguliers.
La FORCE commune qui pourrait être traduite par des ACTIONS collectives ne se fait pas .
Rien ne se passe dans notre secteur d'activité. Aucune information médiatique sur notre métier, aucune action pour revendiquer nos difficultés au quotidien. SILENCE absolu et confidentialité.

Pourquoi le métier de consultant-formateur est-il resté si confidentiel ?

Par peur de dévoiler la partie obscure ou inconnue de ce secteur qui masque des acteurs privilégiés ou protégés dans ce marché encore très rémunérateur ? A force d'être confidentiel et discret, le métier souffre. Le danger est bien présent pour 2015.
Réduction des budgets formation, la loi de la formation professionnelle pilotée par le socle de compétences va bousculer tous les contenus de formation dès le 01 janvier 2015.
Objectif : Certifier et qualifier. Les demandeurs d'emplois vont être la priorité dans la formation.

Comment tout certifier ou tout qualifier pour chaque objectif de formation ?

Personne ne peut répondre aujourd'hui à cette question grave qui va mettre en danger notre métier. Comment réagir face à cette transformation de la formation et face à la  concurrence acharnée et face à ces "pseudo consultants" qui inondent le marché ?
La seule FORCE qui reste pour les consultants -formateurs peut se jouer sur plusieurs angles d'attaque :
  • La certification des consultants-Formateurs (Je suis certifié ICPF depuis 2009, précurseur dans ce domaine.) Sans cette certification identifiée, il sera impossible pour les "acheteurs" de prestataires de savoir la QUALITE et la LISIBILITE de l'offre de formation. Différencier les acteurs professionnels identifiés de ceux qui arrivent inexpérimentés et surtout opportunistes.
  • Jouer le collectif : Difficile dans un secteur ou tout le monde protège ses arrières. Aucune communication de marché, la confidentialité des clients et le secret absolu des tarifs pratiqués. Pourtant l'union fait la force et l'isolement provoque la vulnérabilité de chaque consultant. Savoir partager ses compétences pour mieux "vendre" son offre ensemble.
  • Etre représenté par une organisation qui a les moyens de rendre public notre secteur d'activité. Rendre notre métier VISIBLE pour avoir une accessibilité reconnue par tous. Réguler ce marché qui ne l'est pas. SORTIR de l'ombre.
Ces trois points sont liés. Aujourd'hui notre métier , s'il ne se transforme pas , sera exposé à de grandes difficultés. Etre consultant-formateur n'est plus le métier idéal dans nos représentations professionnelles. Des baisses d'activité de 20 à 30 % sont observées depuis septembre 2014.

La précarisation des formateurs vacataires par des contrats CDD ou de missions rend ce métier très fragile. Des contrats de missions jamais renouvelés, des formations qui s'éliminent par manque d'inscrits, des stages qui s'annulent trois jours avant l'ouverture sans contre partie pour le consultant réquisitionné.....Une servitude bien présente et surtout l'utilisation de compétences sans reconnaissance.
Qui en parle ? Qui explique ce métier ? Qui représente ce secteur avec ces difficultés de terrain ?
Qui parle en qualité de consultant pour dévoiler la réalité ? Voilà les vraies questions qui attendent de vraies réponses.