L’ART de surmonter les difficultés quotidiennes

Le JDN a consacré de nombreuses chroniques au thème "Vaincre le stress ou le trac, l’angoisse ou la peur". Il est aussi intéressant de traiter le thème des difficultés quotidiennes. Voici la synthèse de témoignages et discussions à des cours du soir de promotion sociale dans un beau Lycée professionnel. Un exemple concret de dialogue productif entre les générations pour améliorer la vie.

Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux Olympiques (1863-1937), employait souvent cette formule intéressante avant, pendant et après les Jeux Olympiques :

« Chaque difficulté rencontrée doit être l’occasion d’un nouveau progrès »

 Chacun de nous peut et doit rechercher l’adaptation dans la vie quotidienne de cette belle formule : chaque jour peut et doit être un jour de performance. Et cultiver en permanence l’art de vivre, jusqu’à ce qu’il devienne pour vous parfaitement naturel.

 Ce sera pour vous le plus grand des bénéfices, pour vous-même… et pour votre entourage !

 Vous méritez de vivre mieux, la famille et les amis aussi …

 Nous allons vous présenter cet ART en trois parties, trois séries d’opérations :

                                Analyser         -           Réagir -           Triompher  Analyser les difficultés, leurs causes, leurs manifestations

 Réagir, résister, retrouver du courage et de l’énergie dans la vie quotidienne

 Triompher des difficultés pour progresser à plus long terme

 Voici l’une des formules les plus célèbres du général de Gaulle

« La difficulté attire l’homme de caractère, car c’est en l’étreignant qu’il se réalise lui-même. »  Général de Gaulle   (1890-1970)  

 Analyser les difficultés, leurs causes, leurs manifestations

Prenez de temps en temps quelques minutes pour analyser les difficultés. 

Comment les ressentez-vous ? Quelles sont les plus apparentes et les plus profondes ? Quelles sont les plus bénignes et les plus graves ? Comment peuvent-elles évoluer ?

 Voici quelques symptômes : le relâchement de l’attention, la distraction ou la somnolence ; la fatigue, passagère ou profonde ; le manque d’énergie (… c’est à la fois une cause et un effet).

Cas le plus grave : la dépression ou le burnout.

 Les causes peuvent être multiples. Il importe de les examiner afin de pouvoir y porter remède.

Ce peut être d’abord une mauvaise hygiène de vie. Manque de sommeil et manque d’exercice.

Diététique, alimentation et boissons : les carences et les excès. La mauvaise santé.

 Recensez les aspects matériels, le cadre de vie, l’organisation du travail.

Recensez les causes morales et psychologiques.

 Vos forces et faiblesses    Qualités et défauts

 De temps en temps, effectuer des bilans critiques. A la fois sur votre situation générale à long terme et sur votre cas particulier de ce jour.

 La prise de conscience, la lucidité, c’est le premier pas en vue d’une réaction énergique.

 Toujours avoir à l’esprit ces deux formules complémentaires :

"Les difficultés ne sont pas faites pour abattre mais pour être abattues.  Les difficultés sont faites pour en  triompher »

"Quand on se trouve en face d'une difficulté, on en tire le meilleur parti possible."

Johan Wolfgang von Goethe, le plus grand des écrivains et poètes allemands (1749-1832), avait trouvé cette belle formule :

"On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin." 

Et Antoine de Saint-Exupéry  (1900-1944) avait formulé cette observation qui doit aussi se traduire par une recommandation pour chacun d’entre nous : "Un pessimiste fait de ses occasions des difficultés, et un optimiste fait de ses difficultés des occasions."

Au cours de sa vie de pilote héroïque, il avait personnellement bien illustré la maxime :

"Survivre aux épreuves est la meilleure façon de faire ses preuves."

 

Ayez bien à l’esprit cette citation du Siècle des Lumières :

« La difficulté de réussir ne fait qu’ajouter à la nécessité d’entreprendre. »

 – Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799)

 Réagir, résister, retrouver du courage et de l’énergie

Le mot « courage » vient d’un mot de bas latin signifiant « cœur ».  Il s’agit d’une force morale, de l’ardeur, de l’énergie dans une entreprise. Une aventure au sens noble du terme.

 Au sens moderne le plus courant, c’est la fermeté devant le danger, l’aptitude à supporter la souffrance physique ou morale, ou encore la capacité à décider, entreprendre, agir malgré les risques et les difficultés.

 Cf. la belle devise : « à cœur vaillant, rien d’impossible »

 Parmi les synonymes, il faut citer l’audace, la bravoure, le cran, la fermeté, la hardiesse, la vaillance,  voire l’intrépidité. Et, sur le plan moral, le stoïcisme.

 Le courage a ses excès, comme la témérité. Le courage ne doit pas dégénérer en témérité, et la persévérance ne doit pas devenir opiniâtreté.

 Parmi les antonymes, outre le primaire « découragement », on cite la couardise (terme très péjoratif), la peur ou la timidité. Mais cela peut se discuter …

 Des personnes timides peuvent être aussi très courageuses, tandis que des gens très sûrs d’eux-mêmes se comportent souvent lâchement (on le voit hélas trop souvent dans la vie politique comme dans la vie courante).

 Quant à la peur, elle peut être synonyme d’intelligence, de conscience – tandis que l’absence de peur risque de  se révéler très dangereuse. Le vrai courage est celui qui consiste à surmonter la peur après avoir bien évalué la situation.

 « Le courage est la première des qualités humaines, car elle garantit toutes les autres. » Aristote

Cette maxime du grand philosophe d’Athènes (- 384 -322) mérite évidemment d’être placée en tête. Il fut l’ami et le précepteur d’Alexandre le Grand, et enseigna pendant douze ans au Lycée (nom de l’école qu’il avait fondée).

Périclès, le plus illustre des hommes d’État athéniens, qui a donné son nom au siècle le plus brillant de la civilisation grecque (Ve siècle avant notre ère), avait formulé cette remarquable maxime : « Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. »

Nos ancêtres avaient certainement cette belle maxime en tête aux meilleurs moments de la  Révolution de 1789, et à des moments terribles de notre Histoire, par exemple pendant la Résistance.

« Le courage n’est rien sans la réflexion » Euripide

 Et le célèbre fabuliste Ésope avait observé : « Les hommes ont souvent moins de courage pour affronter les petits ennuis que les grandes catastrophes ».

 « Le faux courage attend les grandes occasions. Le courage véritable consiste chaque jour à vaincre les petits ennuis ».   Paul Nizan

 C’est l’occasion de rendre un hommage particulier aux mères de famille … qui travaillent deux ou trois fois 35 heures par semaine. Et qui sont trop souvent seules pour faire face à tous les problèmes de la famille ! Et pourtant la plupart d’entre elles savent faire preuve dans la vie quotidienne d’une gaieté communicative.

 Voici des réflexions qui avaient été appréciées par les jurys des concours de secrétaire d’administration et d’intendance universitaire … des fonctions modestes qui nécessitent souvent beaucoup de courage quotidien pour assurer le bon fonctionnement de nos collèges et de nos lycées :

« Le plus beau des courages, c’est le courage des femmes dans la vie quotidienne. C’était le courage de ma mère, qui a élevé une famille nombreuse tout en travaillant à la ferme. C’est le courage des ouvrières. C’est le courage des infirmières et des aides-soignantes… »

Ou encore : « C’est le courage devant la maladie comme devant la mort. C’est accepter l’inévitable sans révolte, c’est ne pas s’apitoyer sur soi. »

« C’est penser à être toujours utile. »

« C’est l’héroïsme quotidien qui est le plus grand de tous ».

« Il n’y a qu’un héroïsme au monde, c’est de voir le monde tel qu’il est et de l’aimer ».

 ***   Après ces belles pensées au plus haut niveau, revenons-en à la base, la vie quotidienne.

Il nous arrive fréquemment des « moments de faiblesse », voire des « incidents de parcours » plus graves dans la journée ou dans la semaine. 

Alors que faire quand on n’a vraiment « pas envie » ou « plus la force de travailler » ?

Que faire quand mon énergie retombe ? Quand je suis distrait, quand je me laisse aller ?

Quand je sens que je n’avance plus vraiment dans mon travail …

 Voici une liste de petites maximes et recommandations, que vous pouvez compléter !


* D’abord, évidemment, vous efforcer de bien prendre conscience des petites et grandes difficultés à surmonter, ne pas chercher des excuses ou faux-semblants, ne pas faire semblant de travailler.

2.      **Mieux vaut arrêter quelques secondes ou quelques minutes, et repartir du bon pied.

3.     *** Bien respirer. Fermer les yeux, les « palmer » (repos, pendant une ou deux minutes avec les paumes soigneusement posées sur les yeux).

4.     **** Paume peut faire penser à pomme… manger une pomme ! Ou même faire une petite collation si vous êtes en hypoglycémie. Et boire une boisson fraîche, ou un thé ou un café léger.

5.     ***** Accomplir les petites tâches courantes : le petit ménage, le rangement, les expéditions, traiter vos courriels et communications téléphoniques…

6.    ******  Communiquer avec au moins une personne agréable et tonique. La famille, les amis… toute personne qui peut vous aider à vous « remonter le moral ».

7.     ******* Si le temps le permet (… à la fois la météo et le temps disponible !), faire une petite marche tonique.  Et donc repartir du bon pied !

 NB   Les jeunes ou les adultes candidats aux examens et concours sont invités à se constituer une liste de cinq à dix points spécifiques pour le jour des épreuves : comment être pleinement performant sur une durée de trois, quatre ou cinq heures (parfois plus !).

  Triompher des difficultés Pour les cas graves, des actions de plus grande envergure

Que faire quand je n’ai plus aucune énergie ?

Quand je n’arrive pas à redémarrer efficacement ?

Dois-je aller jusqu’à remettre en cause ma situation ?

 Voici une liste de sept principes ou règles d’or :

  * D’abord, un diagnostic sûr. Selon la gravité, me suffira-t-il d’une action ponctuelle énergique, avec effet immédiat, ou faudra-t-il une action de fond sur un plus grand laps de temps ? Pour bien évaluer, savoir prendre de la distance, du recul, de la hauteur, pour bien prendre en compte l’ensemble des éléments de la situation. Bien appréhender les choses, c’est indispensable pour vous permettre d’agir efficacement, de trouver de nouvelles voies, de nouvelles solutions (plus originales… voire opposées aux précédentes).

2.      ** La santé conditionne à la fois votre efficacité quotidienne et votre avenir.

Si c’est un problème physique simple (exemple : petites migraines), savoir qu’il existe d’excellents remèdes avec effet rapide, et demander conseil à mon médecin et mon pharmacien pour avoir toujours de quoi me soigner rapidement. Pour les cas plus graves, établir un plan d’action à long terme.

3.     ***  Penser à l’activité physique : une bonne marche, ou une demi-heure à la piscine, ou une sortie à vélo, ou encore une bonne séquence de yoga ou gymnastique douce. Bien entendu, il faut constituer pour la semaine un programme substantiel d’activités physiques et sportives. Accorder toute l’attention requise au régime alimentaire et à la discipline du sommeil.

4.      **** M’entraîner à long terme pour bien me discipliner, pour réussir à avoir toujours l’esprit en éveil.

5.     *****  Apprendre à travailler toujours mieux… et plus rapidement. Savoir tout simplement que plus je serai performant et moins j’aurai de problèmes. Précéder aux investissements nécessaires pour bien maîtriser les nouvelles technologies.

6.   ******   Chercher comment remédier aux problèmes d’ordre moral ou relationnel. Procéder éventuellement aux consultations nécessaires : mon médecin, psy ou coach. Ne pas tricher avec moi-même : savoir si j’ai vraiment envie de travailler… et si je fais bien tout ce qu’il faut pour m’en donner ou en obtenir les moyens.

7.     ******* Si le problème est vraiment grave, voire pratiquement insurmontable, en ce qui concerne mon travail, envisager une réorientation ? (Cette question est largement traitée par le JDN…). Idem éventuellement pour mon logement lui-même : si mon immeuble et / ou mon quartier deviennent invivables (… ce qui est malheureusement un cas de plus en plus fréquent !), il faudra bien envisager un déménagement.

 --->   Selon une formule devenue classique d’un grand manager américain : « Il y a deux façons de gérer les difficultés : les modifier ou s’adapter à elles. » Vous entraîner à bien déterminer dans quelle catégorie classer chaque difficulté qui survient dans la vie quotidienne ou à long terme.

 Si vous ne l’aviez pas déjà fait, constituez maintenant deux listes :

-         - celle des difficultés que vous allez pouvoir surmonter, plus ou moins facilement, plus ou moins rapidement ;

-         -  et celle des difficultés manifestement insurmontables (car elles ne dépendent pas de vous). Et si vous n’arrivez pas à les contourner, il vous faudra apprendre à « vivre avec ». Et pratiquer, selon les cas, la « méthode Coué » ou le stoïcisme.

 ***   Chercher comment adapter, diversifier, compléter ces deux listes. N’hésitez pas à en parler avec la famille et les collègues et amis.

***    Pour la distance et la hauteur, voir la belle citation du Général de Gaulle :

 « Toujours choisir la route des crêtes… c’est la moins encombrée ! »

 
 

Ñ     C’est à chacun de vous de prendre en charge quotidiennement vos propres intérêts...

Le résultat sera à la hauteur de l’effort fourni : vous récolterez ce que vous aurez semé.