Mais où est passée ma productivité ?

Lorsque notre productivité est en berne, la psychologie peut nous fournir des solutions simples pour y remédier. Comme les sportifs de haut niveau, nous pouvons améliorer notre performance en gérant notre niveau de stress.

Victoire ! Vous avez réussi à bloquer quelques heures pour avancer sur vos dossiers : pas de réunions, pas d’interruptions pour vous détourner de ce qui est vraiment important.

Vous commencez par revoir un mémo. A mi-parcours, vous réalisez que vous ne travaillez pas sur la dernière version et que vos commentaires ne servent plus à rien. Vous partez alors à la recherche de cette bonne version, mais vous vous perdez en chemin dans des échanges de mails sans rapport avec le point qui vous occupe. Déjà passablement irrité(e), vous tentez de repartir d’un bon pied avec un autre dossier, mais votre concentration n’est pas au mieux et il n’en sort pas grand-chose.

Beaucoup d’activité, peu de résultats, et une frustration croissante. Votre attention papillonne à la surface des choses sans se fixer vraiment, alors que vous ne ressentez pas de problème de motivation, ni de fatigue.

Que se passe-t-il?

Les psychologues ont une explication simple pour ce problème : la loi de Yerkes-Dodson.

Cette loi stipule  que la performance évolue en fonction du niveau de stress, ou, si l’on veut employer la terminologie plus positive des psychologues, du niveau d’activation.

De manière générale, une augmentation du niveau d’activation pousse la performance vers le haut, jusqu’à son point optimal. Au-delà de ce point par contre, la performance se détériore puis s’effondre.    

La loi de Yerkes-Dodson a été formulée pour la première fois en 1908. Elle est aujourd’hui très utilisée par les psychologues du sport. Les sportifs pro apprennent ainsi à gérer leur niveau de stress pour rester dans la zone centrale de la courbe quoi qu’il arrive.

Mon opinion est qu’il n’y a pas que les sportifs qui ont besoin de performance : nous aussi. Et lorsque nous nous retrouvons dans la zone bleue du graphique, notre performance optimale est très, très loin. Nous n’arrivons pas à nous concentrer, nous faisons des erreurs que nous ne faisons pas en temps normal et nous perdons du temps.

Que faire pour augmenter son niveau de performance ?

La première chose est de remarquer ce qui est en train de se passer: dans le cas qui nous occupe, pas assez de "bon stress". Ce bon stress est largement déterminé par les stimulations dont nous faisons l’expérience, donc :

Cherchez le contact: parmi les stimulations possibles, les échanges avec les autres sont primordiaux. Si vous n’arrivez pas à démarrer, prenez votre téléphone pour discuter d’un point de votre to-do-list avec un collègue, provoquez une réunion, envoyez des mails. S’isoler pour pouvoir avancer est tentant, mais parfois contre-productif

Bougez : le niveau d’activation est aussi déterminé par l’activité physique. Nul besoin de courir un marathon, se lever pour aller chercher un verre d’eau ou faire le tour du pâté de maisons peut suffire à augmenter votre attention.

Augmentez la stimulation sensorielle, par exemple en écoutant de la musique. Et oui, vos ados qui font leurs devoirs avec leur casque sur les oreilles n’ont donc pas forcément tort.

Enfin si rien de tout cela n’est possible, une solution éprouvée est de parcourir ses mails. Dans la masse, il y aura forcément un interlocuteur à qui vous aurez envie de faire avaler son Powerpoint page par page. Remerciez-le ! Il va peut-être sauver votre matinée grâce à la production d’adrénaline qu’il provoque.

Plus sérieusement, gérer votre niveau de stress, quand il est haut mais aussi quand il est bas, est l’un des outils les plus puissants dont vous disposez pour fonctionner au mieux de vos capacités.

Si ce sujet vous intéresse et que vous voulez plus d’informations, voici un excellent article de Daniel Goleman. Vous pouvez aussi poser vos questions ou faire vos remarques, dans les commentaires.