Le cocktail infernal pour ne pas être promu

Vous pensez avoir prouvé votre valeur et comptez obtenir une promotion ? Cela paraît logique. Mais si vous faites les erreurs suivantes, vous risquez de rester longtemps à votre place...

L’opportunité de connaître une carrière fulgurante est à la disposition de tous ceux qui intègrent la vie active. Mais il arrive souvent que beaucoup se retrouvent coincés dans l’échelle de progression comme s’ils devraient rester au même poste pendant toute leur carrière. Ceci n’arrive pas parce que l’environnement ne serait pas favorable à la promotion de certaines personnes. Tout dépend de leurs attitudes et habitudes professionnelles au quotidien. Si vous voulez être promu facilement, assurez-vous de ne pas tomber dans les pièges suivants.

Avoir la tête à votre prochain poste

La plupart des gens sont très vite distraits par le poste qu’ils souhaitent atteindre. Ils sont séduits par les avantages dont jouissent leurs devanciers et oublient de remplir les fonctions qui leur permettront d’atteindre le niveau suivant.

Alors que j’étais pressé d’atteindre mon niveau suivant de résultats, mon mentor m’avait rappelé ceci : "Si tu n’arrives pas encore à atteindre ton prochain niveau de résultat désiré, c’est parce que tu n’as pas encore solidifié le niveau actuel, peut-être même que tu n’y es pas du tout. Si tu y étais, tu amorcerais plus facilement le niveau suivant parce que lorsqu’on franchit une marche on est toujours nez à nez avec la suivante".

Se complaire dans les ragots, les querelles et la négligence

Lorsqu’ils n’ont pas la promotion à laquelle ils aspirent, beaucoup de cadres peuvent rapidement se retrouver à vouloir plaire aux dirigeants pour se faire coopter. Erreur, les dirigeants sont avant tout en recherche de compétences et de confiance.

D’autres tombent dans l’insouciance ou la négligence professionnelle parce qu’ils en viennent à être fatigués de continuer de bien faire leur travail sans être remarqué ou promu. Cela pose un gros défi de cohérence parce. De fait, si vous n’avez pas été promu au moment où vous faisiez bien votre travail, ce n’est pas en le faisant mal que vous allez être promu.

Ne pas aider votre supérieur hiérarchique à accomplir efficacement sa mission

Bien sûr, il est possible d'être rattaché à l’équipe d’un manager moins qualifié et vous voir offrir d’excellentes opportunités d’ascension professionnelle. Même dans ce cas, vous devez produire du résultat. Supposons que vous allez rester dans le même métier et dans la même entreprise. Si vous devez passer d’assistant à chef de service ou de chef de service à directeur de département, il faut que votre supérieur hiérarchique ait tellement bien fait son travail avec votre aide qu’il obtienne une promotion au point où il recommande fortement que vous êtes la meilleure personne pour le remplacer.

La plupart des gens refusent d’aider leur supérieur hiérarchique et comptant sur le fait qu’ils sont la prochaine bonne personne, ils se disent qu’ils finiront par avoir le poste sans compter les  deux risques suivants : 1) Ils doivent attendre jusqu’à ce que leur supérieur hiérarchique parte à la retraite, soit démis ou muté ; ce qui peut durer une éternité. 2) A leur nez et à leur barbe, une nouvelle personne est recrutée pour occuper le poste et ils doivent collaborer de gré ou de force avec elle.

Ne pas préparer votre relève

Alors qu’un manager m’avait sollicité pour un accompagnement, je lui ai posé quelques questions sur les raisons pour lesquelles il pensait qu’il devrait élever son niveau de leadership. Il me confia : « M. Cakpo, j’ai la possibilité de passer à un niveau supérieur. Mais il existe une tradition dans notre organisation : pour monter, vous devez former votre remplaçant et s’il n’atteint pas les objectifs, vous êtes rétrogradé pour reprendre sa place jusqu’à ce qu’il soit en mesure de vous remplacer valablement. Alors je veux travailler à devenir un développeur de leader". Bien drôle comme pratique organisationnelle. N’est-ce pas ?

Mais en réalité, la vraie mesure de la capacité de leadership et de manager d’une personne est dans sa relève ; si rien ne survit après vous, vous n’aurez pas été extraordinaire ni indispensable. Vous avez tout simplement échoué. La bonne nouvelle étant que si vous travaillez à former des managers, vous allez vite accomplir votre mission et être appelé à une plus grande mission avec la certitude et la fierté que la mission déléguée va se poursuivre efficacement.

Ne pas vous rendre indispensable

Peut-on vraiment se permettre de se rendre indispensable dans ses fonctions actuelles lorsqu’on aspire à des niveaux de responsabilités plus élevés ? Si vous êtes indispensable à un poste si bien que personne ne peut faire le travail sans vous, pourquoi va-t-on vous proposer de le quitter?  

La meilleure manière de ne pas se voir proposer une promotion, c’est d’être trop utile et incontournable à son poste actuel. Un manager expérimenté me disait un jour : "Si vous vous voyez obligé de reporter à chaque fois vos congés parce que vous êtes indispensable, c’est le signe que vous reportez votre promotion depuis un bon moment. Si vous pouvez partir en congés tranquillement et sans peur que la machine ne s’arrête, c’est que vous pouvez passer à autre chose sans que la machine ne s’arrête. C’est pour cela que nous obligeons nos managers à avoir plusieurs personnes capables de faire le travail en leur absence et à ne pas se rendre indispensable. Une telle attitude n’est que pour les jeunes cadres excités d’avoir trouvé un nouvel emploi contraints à faire leur preuve mais pas pour les managers qui doivent former des managers afin de passer aisément à un niveau supérieur". En effet, pour avancer, il faut savoir renoncer et dans ce cas, former des gens à qui vous allez déléguer pour avancer.