Responsabilité sociétale (RSE) : qu’apporte-t-elle réellement à votre entreprise ?

Il y a quelques décennies Milton Friedman pouvait avancer que "la seule responsabilité sociale de l’entrepreneur est d’augmenter ses profits". Les temps ont bien changé depuis : quelques crises plus tard, la responsabilité du chef d’entreprise est désormais de fédérer ses salariés, clients et fournisseurs autour de valeurs communes.


La RSE : définition

Si l’on s’en réfère au rapport "Responsabilité sociale desentreprises et compétitivité" publié en janvier 2016 par France Stratégie, la responsabilité sociétale des entreprises  peut se définir comme "la manière dont les entreprises intègrent, sur une base volontaire, des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités économiques comme dans leurs interactions avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient internes (dirigeants, salariés, actionnaires, etc.) ou externes (fournisseurs, clients, etc.)".

Dans le même rapport France Stratégie nous apprend qu’à peine plus d’un quart des entreprises françaises de plus de 9 salariés disent s’impliquer réellement dans des démarches responsables et même que 60,4% déclarent ne pas connaître la notion de RSE.

Pourtant la plupart de ces entreprises font de la RSE sans s’en rendre compte – un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir dans Le Bourgeois gentilhomme. Chaque entreprise engage en effet à chaque instant de son activité une identité, des valeurs et des priorités qui pourraient sans beaucoup d’efforts être structurés et valorisés dans le cadre d’une politique RSE.

RSE : les priorités des entreprises

En 2011 une étude de l’INSEE portant sur les attentes de plus de 42 000 entreprises de toutes tailles vis-à-vis des actions RSE permettait d’entrevoir leurs priorités. Toutes les entreprises concernées connaissaient la RSE et menaient déjà des actions.

65,7% d’entre elles attendaient de leurs actions des résultats en termes de respect de l’homme et de l’environnement. Ces actions, fruits d’une politique RSE portée vers le développement durable, peuvent concerner aussi bien l’air, le climat, les déchets, l’eau, l’énergie, la biodiversité, les transports les achats responsables ou les substances chimiques utilisées par l’entreprise.

Le groupe suivant, réduit de moitié en comparaison au précédent (32,2%), espérait plutôt des résultats en matière de motivation et d’adhésion des employés. Nous parlons là d’actions RSE portant cette fois-ci avant tout sur le respect des droits humains, les conditions de travail, le dialogue entre les salariés, l’emploi des personnes handicapées et la lutte contre la discrimination (attestés par exemple par des labels tels que le Label Egalité ou le Label Diversité).

En troisième position venait un groupe d’entreprises (31,2%) soucieuses cette fois de l’amélioration de leur image. En effet, si les entreprises qui se lancent dans une démarche RSE le font pour hisser leur structure à la hauteur de valeurs jugés prioritaires, pour cette même raison ces valeurs n’ont pas vocation à rester confidentielles : une politique RSE peut non seulement se valoriser en termes d’image par des labels publics (Label Diversité, Label Egalité, Label RSE Lucie, Pacte Mondial de l’ONU) ou par des labels privés (Label Performance Globale de Generali France).

Les derniers groupes de l’étude formulaient des attentes concernant la réduction des coûts de production (16,4%) et le développement de nouveaux produits (8,4%). En effet, la somme des aspects passés en revue jusqu’alors visant à améliorer à la fois l’image de l’entreprise et les conditions de travail de ses salariés, c’est l’ensemble de la chaîne de production et de créativité qui est dynamisée.

De fait la RSE marque une nouvelle ère dans la manière de concevoir l’entreprise de l’intérieur mais aussi de la percevoir de l’extérieur. Cette ère, c’est celle de la maturité : quand la démarche de RSE est sincère dans l’entreprise il n’est plus besoin de choisir entre la performance et l’humain. L’un se met naturellement au service de l’autre, au point que l’on en viendrait presque à se demander comment il a pu un jour en être autrement.


Patrice Reydon est le PDG de Harmony Bureaux et Tendances, fabricant français de sièges et mobilier de bureau pour l'équipement et l'aménagement des espaces de travail et de collectivités.


Harmony Bureaux et Tendances s’est vu décerner le 7 juillet 2016 le Label Generali Performance Globale, fruit d’un partenariat entre l’Afnor et Generali. Ce label a été à ce jour décerné à une cinquantaine d'entreprises en France.