Création d’entreprise : la start-up nation est-elle au rendez-vous ?

Le rêve du gouvernement est de transformer l'Hexagone en nation start-up. Les choses semblent bien engagées. Une jeune génération d'entrepreneurs part à l'assaut de secteurs porteurs, notamment dans la tech.

Entre janvier et juillet 2017, près de 300 000 entreprises ont vu le jour en France. C’est 3% de plus qu’en 2016, et 9% de plus qu’un an auparavant ! Effet Macron, conjoncture macro-économique ou reprise de l’investissement, c’est sans nul doute une conjonction de ces différents facteurs qui est à l’origine d’un phénomène qui va bien au-delà d’un simple rebond.

Car c’est finalement à un retour que l’on assiste aujourd’hui : celui de l’esprit pionnier, et en particulier de celui des jeunes actifs. Tandis que nombre de dirigeants déplorent l’incertitude et la volatilité de l’environnement actuel, peu propice à la prise de risque, près de 6 jeunes sur 10 se disent prêts à créer leur entreprise. Dans un pays dans lequel le salariat représente encore aujourd’hui 90% des emplois, on ne peut que se réjouir de cette audace et de cette dynamique initiatrice de valeur.

Une vague 3.0 ?

J’y vois pour ma part un parallélisme frappant avec la vague numérique du début des années 2000. La déferlante du Web 1.0, des start-up et des levées de fonds a considérablement remodelé le paysage économique et a (déjà) redéfini le rapport au travail. Nous étions les acteurs de cette nouvelle vague d’entrepreneurs, et nous nous sommes construits en opposition avec les modèles classiques et verticaux que nous proposaient nos employeurs. Les mécaniques qui sont en jeu à l’heure actuelle sont finalement les héritières de celles portées par la fameuse vague internet, et s’inscrivent dans une tradition française, celle de l’innovation de rupture.

Entreprendre n’a jamais été aussi facile

Mais là où ces deux moments se rejoignent de façon encore plus criante, c’est dans leur rapport au progrès : l’un et l’autre ne sont rendus possibles que par l’émergence de technologies matures, maîtrisées et créatrices de nouveaux modes d’interaction. Le web, le e-commerce et la mobilité hier, le cloud, l’IoT et la connectivité totale aujourd’hui.

Grâce à ces innovations, il est plus aisé que jamais d’entreprendre : le ticket d’entrée est extrêmement faible, et chacun peut voir les barrières qui le séparent de son projet sauter à mesure que les usages progressent. Les créateurs d’hier étaient des industriels, les entrepreneurs d’aujourd’hui sont des visionnaires pressés, capables de sauter le pas et de se remettre en question à tout moment. Quitte à adapter leurs business model au jour le jour grâce à l’apport de technologies prédictives et au Big Data.

S’inscrire dans la durée

La maturité des réseaux et des solutions numériques sur laquelle se fonde cette vague de création ne doit donc pas faire oublier que l’innovation est un processus permanent et que les leaders d’aujourd’hui seront nécessairement challengés demain par l’émergence de nouvelles technologies de rupture, comme l’intelligence artificielle ou l’Internet of Everything (IoE). Il en va de même pour l’entreprise dans son ensemble, qui doit savoir évoluer au gré des attentes de son marché, mais également de celles de son écosystème, de ses collaborateurs, et de son époque. C’est dans cette philosophie que devront évoluer ces nouveaux créateurs, et c’est ainsi que doit être envisagée l’innovation technologique : comme un socle sur lequel bâtir de nouveaux modèles de fonctionnement, de management et d’épanouissement personnel.