Le Big Data entre à l'école L'Ensae spécialise les statisticiens

Télécom n'est pas la seule à avoir dégainé en cette rentrée. L'une de ses cousines au sein de la famille ParisTech, à savoir l'Ensae, souhaite elle aussi répondre à la demande des recruteurs pour cette nouvelle génération d'ingénieurs. "Il n'y a pas eu de concertation entre les écoles, même si nous nous connaissons bien", sourit le directeur de l'école de statistiques, Julien Pouget.

"Notre plus-value réside dans l'apport de la méthode statistique"

Ces deux établissements sont, il est vrai, parfaitement légitimes à se pencher sur la question : Télécom forme depuis des lustres des informaticiens de haut vol, quand l'Ensae fait grandir année après année l'élite de la statistique française. Julien Pouget en est convaincu, il y aura de la place pour tout le monde. "A l'Ensae, notre plus-value réside dans l'apport de la méthode statistique".

Depuis la rentrée, les élèves de deuxième année peuvent donc opter pour la spécialité Data Science. A la différences du mastère spécialisé de Télécom qui recrute à bac +5, la spécialisation est ici intégrée au cursus même des futurs ingénieurs.

l'ensae, à malakoff.
L'Ensae, à Malakoff. © Ensae

Là encore, ce sont les professionnels qui ont mis la puce à l'oreille des responsables de l'Ensae : les offres de stages, les projets encadrés par les professionnels et mêmes les retours des anciens élèves faisaient de plus en plus souvent appel à des compétences dans la collecte des données. "Les entreprises ne réalisaient jusqu'alors pas forcément l'opportunité que présentaient les données, reconnait Romain Aeberhardt, directeur des études de l'école. La collecte de données sur Internet semble avoir fait prendre conscience de leur intérêt." Réaction en chaîne : l'intérêt des entreprises a réveillé celui des écoles d'ingénieurs.