Augmentation de salaire : bien préparer sa demande Détecter le bon moment

Les évaluations de fin d'année, le mauvais plan

Y a-t-il un bon moment pour aller voir son supérieur et lui demander de l'argent ? Pas sûr, pensez-vous. Mais là, lueur d'espoir : les entretiens d'évaluation de fin d'année approchent à grands pas et vous donneront l'occasion de discuter en tête à tête avec votre supérieur hiérarchique. L'occasion rêvée d'aborder le sujet épineux de votre augmentation. Oui, mais... "On ne négocie pas une augmentation à ce moment-là, contredit Thierry Krief. Pour les augmentations de fin d'année, les entreprises ont un budget global et les responsables hiérarchiques vont avoir beaucoup de demandes." Votre pouvoir de négociation risque d'être marginal, dans la fourchette de 0 % à 5 % que votre manager détient.

Quand le rapport de force est en votre faveur

thierry krief, président de negoandco
Thierry Krief, président de Negoandco © T. Krief

Selon Thierry Krief, le moment idéal pour avancer vos prétentions, c'est "le moment où l'entreprise a besoin de vous." A ce moment-là vous êtes en position de force pour demander quelque chose et l'entreprise sera bien plus à l'écoute. "Il n'y a pas de mal à être opportuniste, rappelle Thierry Krief. Les gens ont tendance à se baser sur leurs réussites passées pour justifier leurs exigences. Or, les entreprises valorisent plus le futur que le passé."

Se trouver au bon moment au bon endroit peut résulter d'un hasard heureux : l'entreprise envisage de se lancer sur un secteur encore embryonnaire et vous êtes celui qui a les connaissances les plus avancées sur le sujet, vous avez un poste central qui vous amène à rencontrer de nombreux services et donc êtes à même de diriger le gros projet transversal à venir...

Il est aussi possible de forcer un peu le destin. Tout d'abord en restant à l'affût de ce qui se passe dans l'environnement et dans l'entreprise : les nouveaux axes de développement possibles, les orientations des concurrents, l'entrée de nouveaux acteurs, de récents partenariats, l'accent mis sur une activité... sont autant d'indices à prendre en compte. Ils permettent d'anticiper des changements stratégiques et d'avoir suffisamment de recul pour voir venir les sujets importants. Ce qui vous laisse le temps, pas la suite, de vous positionner sur ces chantiers.

Battre le fer tant qu'il est chaud

Dans une position favorable (lorsqu'on vous demande un surplus de travail ou qu'un gros projet se profile), ne laissez pas le temps filer avant de faire votre demande... et d'avoir un retour. Faire le travail et attendre de la gratitude en retour est souvent décevant. L'effort paraît toujours plus important à celui qui le réalise. L'idéal est d'acter l'augmentation avant le début de la phase active de travail. "Pendant ce temps-là, bien sûr, on montre des signes de bonne volonté", précise Thierry Krief. Il faut que l'entreprise soit satisfaite mais cela ne doit pas conduire à lâcher la négociation sinon les routines se mettent en place et passé un mois il est trop tard pour demander quoi que ce soit." Enfin, méfiez-vous des promesses. Même sincère, celui qui vous les fait ne sera peut-être pas en mesure de les tenir.