Recruteurs : et si on réhumanisait le recrutement ?

Amochées par la crise, les entreprises relèvent lentement la tête pour reprendre leur marche vers la croissance. Et reprendre également leurs projets de recrutements mis en pause durant ce printemps confiné.

Mais si cette reprise figurait, pour les recruteurs, comme une occasion de transformer leur métier ? En effet, à n’en pas douter la crise aura joué un rôle, certes encore peu mesurable mais que je pense néanmoins bien réel, dans le questionnement de tout un chacun quant à son utilité sociale, mais aussi son rôle dans le projet d’entreprise dans lequel il est embarqué. Et les recruteurs ne sont pas en reste en la matière. Au soutien des enjeux stratégiques et de croissance des organisations, ils fondent leur travail quotidien sur une dimension essentielle au dynamisme d’entreprise : l’humain. Une dimension cependant encore laissée de côté, poussée par des enjeux business contraignant les recruteurs à se focaliser sur des KPi, dont la rapidité de staffer le poste fait partie intégrante, mais pourtant au détriment de ce qui constitue l’ADN de leur mission : accompagner, dans le temps, collaborateurs et candidats dans le déroulement efficace et pertinent de leur carrière. Il est donc aujourd’hui plus légitime que jamais qu’ils s’interrogent sur l’alignement entre leurs méthodes de travail et les valeurs qui ont fondé le choix de leur métier.

Recruteurs, faites de cette crise une opportunité de transformation de votre mission, dont le rôle stratégique n’est plus à prouver mais qu’il faut désormais mieux armer ! Une transformation allant dans le sens d’une plus grande considération portée sur l’humain, au premier rang desquels figurent vos candidats et futurs collaborateurs. Car, là aussi un changement fondamental s’est amorcé ses dernières années, inversant le rapport de force sur le marché de l’emploi : davantage imprégnés d’exigences à l’égard de la responsabilité sociale des entreprises, les candidats sont aujourd’hui portés par une recherche de valeurs communes avec l’organisation dans laquelle ils postulent. Premier contact, souvent déterminant, avec l’entreprise, l’expérience de candidature impacte de fait aujourd’hui considérablement la réputation des marques, qui doivent s’y montrer vigilantes. Pour ce faire, il n’est pas question de révolution majeure des méthodes de travail, mais plutôt d’orchestrer des changements de process aux étapes clés de la candidature afin d’assurer ces aspirants-collaborateurs de la considération apportée à leurs attentes, à leurs espoirs et à leurs parcours. Car considérer cette expérience, c’est tout à la fois valoriser l’image de l’entreprise dans la durée, et remettre au cœur de votre projet de carrière de recruteur ce qui le fonde vraiment : l’Homme.