Discrimination à l'embauche : ce qu'il faut savoir Dès la rédaction de l'annonce, les précautions à prendre

Le processus de recrutement commence bien souvent par une offre d'emploi sur laquelle sont  définis le poste proposé et le profil recherché. Dès la rédaction de l'annonce, les recruteurs doivent peser les mots et les formulations. Si, cela va de soi, il est illégal d'exiger une couleur de peau ou une carte de membre d'un parti politique, d'autres cas sont, en pratique, moins évidents.

"Une annonce ne doit pas fixer d'expérience maximale car cela écarte les seniors de l'emploi", précise ainsi Vincent Poirel, responsable égalité des chances et diversité chez Michael Page. Bannissez donc les fourchettes définissant une ancienneté minimale et maximale. S'il est justifiable de réclamer 2 ans d'expérience, baliser l'ancienneté nécessaire entre 2 et 5 années est à éviter.

prenez soin de féminiser votre annonce.
Prenez soin de féminiser votre annonce. © JDN

Dans le même ordre d'idée, il est toujours préférable d'indiquer le nom du poste au masculin et au féminin. Vous recherchez donc "un(e) directeur/directrice commercial(e) (H/F)". "Quand l'intitulé ne se décline pas au féminin, je demande même aux recruteurs d'insérer obligatoirement dans l'annonce des adjectifs qui se féminisent", renchérit Vincent Poitrel.

Se cantonner aux compétences

Sauf dans le cas particulier du recrutement d'une comédienne "blonde aux yeux bleus", il est malvenu de demander qu'une photo accompagne CV et lettre de motivation. En cas de poursuites, il vous sera difficile d'expliquer en quoi cet élément était utile à l'évaluation des compétences de votre comptable... De même, remplacez votre exigence de "langue maternelle anglaise" (ses origines ne vous regardent pas) par un niveau d'anglais élevé validé par le TOEIC (ses compétences linguistiques vous intéressent).

Enfin, on le sait, la France reste un pays viscéralement attaché aux diplômes. Il est ainsi considéré comme légitime de demander qu'un candidat soit diplômé des meilleures écoles spécialisées ou de l'un des cinq masters prestigieux de votre domaine. En revanche, en n'exigeant qu'un seul et unique diplôme (le master 2 de telle université), vous vous exposez à des risques.