L'expatriation en 2020 : tout ce qui va changer Les pays émergents bousculent aussi la mobilité

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Une vue de Hong-Kong. © SeanPavonePhoto - Fotolia.com

La Chine, le Brésil, l'Inde... Autant de pays en passe de bousculer la hiérarchie économique mondiale. Cette nouvelle donne devrait aussi impacter l'expatriation.

Les trajectoires des travailleurs mobiles vont se transformer en profondeurs. "Nous passons d'un flux à sens unique, partant du siège situé en Europe ou aux Etats-Unis et allant vers les pays en développement, à des flux beaucoup plus diversifiés", explique Daniel Giffard-Bouvier associé PwC en charge du Conseil RH. De plus en plus de cadres des pays émergents viendront faire leurs classes en Occident, par exemple pour se former au siège de l'entreprise. Surtout, les mobilités entre filiales vont se multiplier : un salarié de l'entité indienne d'un groupe allemand pourra par exemple plus facilement se voir proposer une mission en Amérique du Sud. L'élargissement de l'éventail de possibilités rend encore plus compliqué le travail des équipes RH, qui devront rechercher la bonne personne, où qu'elle se trouve, pour le bon poste, où qu'il soit.

"En 2020, des entreprises chinoises, indiennes ou brésiliennes offriront des rémunérations plus attractives que les groupes occidentaux"

Conséquence logique de ce phénomène : les managers issus des pays émergents se verront proposer davantage de possibilités d'évolution à l'international. D'abord, parce qu'ils sont de plus en plus qualifiés. Ensuite, parce que l'expatriation sera un argument de poids pour fidéliser les meilleurs profils qui, dans des pays comme l'Inde, ont tendance a régulièrement changer d'entreprise.

Dans cette bataille des talents, les groupes occidentaux auront fort à faire face à leur rivales des pays émergents. "D'ici à 2020, certaines entreprises chinoises, indiennes ou brésiliennes seront en mesure d'offrir des rémunérations aussi compétitives que celles des groupes occidentaux, analyse Daniel Giffard-Bouvier. Les diplômés de ces pays vont donc y regarder à deux fois avant de signer avec une entreprise européenne."

Dernier point : les nouvelles destinations. Situées sur les marchés à fort potentiel, elles évoluent logiquement au gré des opportunités commerciales des entreprises. Ces dernières doivent donc trouver, au sein de leurs équipes, des personnes motivées pour partir dans des contrées lointaines. Or, si de nombreux de managers accepteraient d'aller découvrir Shanghai ou Pékin, seront-il aussi autant à prendre un poste dans l'une des villes nouvelles que la Chine construit de toute pièce au beau milieu de nulle part ?