Malgré la crise, peu de têtes tombent parmi les PDG occidentaux

"Avec le plongeon des Bourses, l'évaporation des profits, les millions de salariés qui viennent gonfler les rangs des chômeurs à travers le monde, on pourrait s'attendre à ce que les dirigeants des plus grandes entreprises au monde soient très nombreux à avoir perdu leur poste en 2008. Mais ce n'a pas été le cas." Tel est le constat formulé par le cabinet de conseil en stratégie américain Booz & Company. Sur 2 500 sociétés étudiées, 361 ont vu leur PDG changer en 2008, soit un turnover de 14,4 %. C'est autant qu'en 2006 et seulement 0,6 point de plus qu'en 2007.

Parmi les raisons de ces remplacements, on retrouve en tête les départs planifiés qui représentent 50 % des changements de direction. Une proportion relativement stable par rapport à 2007. En revanche, les départs forcés, suite à de mauvais résultats, des conflits éthiques ou des divergences sur la stratégie, sont passés de 31 à 35 % du total. Les autres départs sont les conséquences d'une fusion ou d'un rachat. Ce sont les dirigeants du secteur de la finance et de l'énergie qui ont été les plus malmenés. Le turnover des premiers est ainsi passé à 18 %, 4 points de plus que la moyenne.

Les analystes de Booz notent également la différence de comportement des entreprises occidentales : selon eux, la nature de la crise conduit les conseils d'administration à conserver les leaders qu'ils connaissent. Le turnover y  a régressé de 0,5 point en Amérique du Nord et de 1,9 point en Europe entre 2007 et 2008. Une situation totalement inversée au Japon où le taux de PDG forcés de démissionner – une situation auparavant exceptionnelle - a bondi de 0,8 % à 3,1 %.