Pourquoi votre santé intéresse votre patron L'employeur, le DRH et la mutuelle

Pourquoi les employeurs ont-ils commencé à s'intéresser à la santé de leurs collaborateurs ? "Alors qu'on ne cesse de soustraire des services à la Sécurité sociale, on en demande de plus en plus aux mutuelles, affirme Sylvie Brunet de l'ANDRH. Ceci se répercute sur les cotisations des employeurs et salariés. Ainsi lorsqu'un chef d'entreprise se résout à faire de la prévention santé, cela influe à la baisse sur la politique de tarification."

"Lorsqu'un chef d'entreprise fait de la prévention santé, cela baisse la tarification de la mutuelle."

Certaines mutuelles proposent aux entreprises un accompagnement pour la prévention santé. Harmonie Mutuelle, par exemple, met à disposition des "zooms prévention", des kits d'informations avec guide pratique, affiches, jeux, quiz, etc.

"Cela fait des décennies que les employeurs veillent sur la santé de leurs salariés, tempère Julien Pelletier de l'Anact. Des lois les incitent à préserver l'intégrité physique et mentale des salariés au sein de l'entreprise. Cependant, on peut distinguer un basculement il y a une quinzaine d'années. Avant, seule l'intégrité physique était réellement considérée mais désormais le bien-être psychologique est également pris en compte. "

Ensuite sont venus les suicides à France Telecom. Entre 2008 et 2010, 57 salariés de l'entreprise se sont donné la mort. "Assez rapidement, les employeurs ont cherché des voies diverses pour améliorer la qualité de vie au travail", poursuit Julien Peletier. Selon le premier baromètre sur la santé au travail publié par Axa Prévention, 69% des salariés déclarent que la vie professionnelle influence leur état de santé. "On estime que le coût des risques psychosociaux s'élève à 3% du PIB, selon l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS)", ajoute Sylvie Brunet.

"Le coût des risques psychosociaux s'élève à 3% du PIB"

La prévention santé s'effectue aussi par des changements de l'organisation du travail. Cet été, les organisations syndicales et patronales sont parvenues à un accord sur la qualité de vie au travail qui avance d'autres solutions pour améliorer la santé des salariés. "Cet accord interprofessionnel est quasi-révolutionnaire, s'enthousiasme Julien Pelletier. C'est l'une des rares fois en France où les partenaires sociaux agissent sans que l'Etat ne les force. Dans cet accord, il y a des pistes très intéressantes sur l'impact du travail sur la santé. Favoriser l'autonomie par exemple, c'est bon pour la santé mais ce n'est pas facile à mettre en place."