Briller dans les conversations informelles De quoi je parle ?

Se rendre intéressant

Une fois la conversation embrayée, il va falloir sortir des sujets professionnels pour s'aventurer dans des domaines plus ouverts. C'est comme ça que d'un échange banal vous allez passer à une conversation agréable et laisser un bon souvenir à votre interlocuteur. "C'est aussi l'occasion de montrer que l'on a de la culture", ajoute Sylvie Kaminka. Ceci dit, Muriel Jouas recommande de faire preuve de tact. Si vous sentez un interlocuteur très prolixe lorsque vous parlez du travail se renfermer alors que vous mentionnez l'approche des vacances d'hiver, inutile d'insister. "Pour certaines personnes, c'est une protection de parler du travail."  

"Pour certaines personnes, c'est une protection de parler du travail", Muriel Jouas

Néanmoins, il est généralement plus agréable pour tout le monde de sortir de ces chemins tous tracés pour aborder des thématiques plus variées, telles que le cinéma, la littérature, le théâtre... Si vous connaissez déjà superficiellement cette personne, vous pouvez aussi poser des questions sur la famille. "C'est un sujet inépuisable", indique Muriel Jouas.

Les sujets dangereux

S'il y a peu de risque à parler du dernier ouvrage de management, de la cérémonie des Césars ou de l'attribution du Goncourt, tant que l'on mesure ses propos et que l'on s'affranchit de toute position trop vindicative, d'autres thèmes sont nettement plus sensibles et sont à éviter.

C'est le cas par exemple de la politique. "C'est un sujet très dangereux sauf s'il s'agit de l'élection d'Obama, estime Sylvie Kaminka. Il est plus facile de parler de ce qui se passe chez les autres : la Chine ou les élections américaines, oui, la présidence de Nicolas Sarkozy, non !"

De même, la religion, le sexe et la maladie sont à proscrire en toute situation.

Face à un supérieur, on bannira également tout sujet polémique dans l'entreprise, tel qu'un plan de licenciement ou une fermeture de site. Sylvie Kaminka apporte cependant une nuance : "en tête-à-tête on peut parler de presque tout, c'est la présence de témoins qui envenime les débats." Autrement dit, si vous êtes seuls avec votre interlocuteur et qu'un échange confiant s'est instauré, alors vous pouvez envisager d'aborder ces sujets, dans une logique de confidence.

Enfin, quel que soit le sujet abordé, "n'oubliez pas de rester professionnel", insiste Muriel Jouas. Même dans un cadre agréable et dans une ambiance détendue, il ne faut en aucun cas céder à la tentation de la blague grivoise, du commérage ou de tout autre propos qui pourrait vous être reproché par la suite. "Même si vous êtes en compagnie de votre N+1 et qu'il paraît bien s'amuser avec vous, attention, il pourrait se faire taper sur les doigts et vous en tenir rigueur le lendemain", prévient la coach. Un conseil d'autant plus valable que vous êtes manager : l'exemplarité est de mise.

Parler, c'est bien, écouter c'est mieux

Une fois la conversation engagée, gardez-vous de monopoliser la conversation. Au fil de l'eau, laissez vitre interlocuteur diriger la conversation vers un sujet qui l'intéresse ou orientez vous-même la discussion vers son domaine afin de le valoriser. "On adore parler de soi", rappelle Sylvie Kaminka. Que ce soit son métier, sa passion ou son avis, sachez écouter l'autre et vous intéresser à lui. Pour cela, Muriel Jouas conseille de poser des questions ouvertes et de se laisser guider par sa curiosité. "Avec un peu de chance, votre interlocuteur s'intéressera ensuite à vous". Lorsque c'est vous qui vous racontez (vos vacances, votre film préféré, votre loisir favori...), n'oubliez pas d'inclure les autres, en leur demandant s'ils connaissent, ce qu'ils en pensent...