Pourquoi votre santé intéresse votre patron Votre bonne santé, une chance pour l'entreprise

"On n'a pas besoin d'une enquête statistique pour savoir qu'une personne en bonne santé physique, qui ne fume pas deux paquets de cigarettes par jour, ne s'alcoolise pas de façon démesurée et ne mange pas uniquement des chips, travaillera mieux." Julien Pelletier, responsable veille, prospective et international de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) a le mérite d'être clair : la bonne santé des employés influe positivement sur leur travail. L'expérimentation prouve qu'elle est également bénéfique pour l'entreprise.

"Lorsqu'on améliore la prévention santé, on constate une chute de l'absentéisme"

Ainsi, peut-on lire dans Les Echos, la direction de l'usine Toyota d'Onnaing, près de Valenciennes, a mis en place "une école du dos" ainsi que des suivis médicaux quotidiens pour les opérateurs qui bénéficient également d'exercices de renforcement musculaire pendant leurs heures de travail. Au total, deux médecins, un masseur-kinésithérapeute, deux ergonomes et un professeur d'activités physiques sont à leur disposition. Résultat : la productivité augmente, l'absentéisme baisse.

Selon le cinquième baromètre CSA, l'absentéisme en France a progressé de 18% en 2012, ce qui représente une moyenne de 16,6 jours d'absence par salarié. La facture pour le secteur privé s'élèverait à près de 16 milliards d'euros en 2012."C'est devenu un véritable fléau, explique Sylvie Brunet, vice-présidente de l'Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH). Lorsqu'on améliore la prévention santé, on constate une chute très nette de l'absentéisme."

sylvie brunet, vice-présidente de l'andrh.
Sylvie Brunet, vice-présidente de l'ANDRH. © ANDRH

Cette vigilance sur la santé des collaborateurs comprend plusieurs aspects. "Nous réapprenons les bases, explique Benoit Eycken d'Alizeum. Comment manger sainement ? A quelle température doit-on dormir dans une chambre ? Que faut-il boire la journée ?"  

L'objectif de ces activités qui se pratiquent en général sur la base du volontariat  : améliorer le bien-être des salariés au sein de leur entreprise. "Il s'agit pour les employeurs de conserver leurs meilleurs employés et d'éviter le turnover", précise Sylvie Brunet, également membre du Conseil économique, social et environnemental. Dans les enquêtes récentes effectuées auprès des salariés, la qualité de vie au travail arrive dans le tiercé de tête de leurs préoccupations alors qu'il y a quelques années y figurait plutôt la rémunération, par exemple."